lundi 23 janvier 2012

Rêve numéro 6: replonger dans le Blue Hole


Me voilà de retour au Belize, quatre ans après ma première visite. Je n'aime pas trop retourner plusieurs fois au même endroit, mais j'ai gardé un excellent souvenir de mon précédent séjour sur l'ile de Caye Caulker. Alors la proximité avec le Mexique m'a incité à retourner dans ce pays si particulier et méconnu, mais cette fois-ci avec une idée derrière la tête quand même.


Le Belize est très différent de ses voisins. Ancienne colonie britannique (alors appelé Honduras britannique), il n'est indépendant que depuis le début des années 80. C'est donc le seul pays d'Amérique Centrale ou l'on parle anglais, avec un fort accent créole, ce qui le rend difficilement compréhensible. Par exemple en demandant le prix d'un jus d'orange, j'ai mis un peu de temps à comprendre que la réponse -"Dala"- signifiait "one dollar" ! La monnaie, le dollar du Belize a la particularité d'avoir un cours fixe par rapport au dollar US (2$BZ = 1$US invariablement). La population n'est plus ici d'origine indienne comme au Mexique, mais africaine, suite à la venue d'esclaves il y a fort longtemps. Le mode de vie est plutôt nonchalant. La plupart des gens aiment la musique, surtout le reggae (si possible à fond), le rhum et la marijuana (il y a pas mal de rastas). Le taux de chômage est élevé (le tourisme est la ressource principale), et en me baladant dans les rues de la plus grande ville, Belize City, je suis impressionné par le nombre de mecs désœuvrés, bourrés ou défoncés. On trouve aussi quelques Chinois (surtout commerçants) et plusieurs communautés de Mennonites. C'est quoi ça les Mennonites ? Ben ça ressemble à des Amish et ça semble tout droit sorti d'un épisode de Tom Sawyer. Refusant le modernisme, ils sont principalement agriculteurs, se déplacent en calèche et ne se mélangent pas au reste de la population. Ils ont aussi tous le même look: salopette, chemise, mains sales et chapeau en paille style cow-boy pour les hommes; robe longue noire plissée, foulard sur la tête, large chapeau de paille et lunettes de vue légèrement fumées style années 60 pour les femmes. Les hommes travaillent la terre pendant que les femmes élèvent les gamins et s'occupent de la maison. Beaucoup ont l'air d'avoir les fils qui se touchent, et pour cause: ils commencent à rencontrer des problèmes de consanguinité et se rendent compte qu'ils devraient arrêter de se reproduire seulement entre eux. Le problème c'est que personne n'a très envie de se reproduire avec eux, surtout pas les Béliziens, tellement différents !

Première bonne surprise en arrivant: Caye Caulker n'a pas changé, c'est resté un petit paradis sur terre, à quelques dizaines de minutes de bateau seulement de la cote et de Belize City. Ici pas de grandes "resorts" pour Américains fortunés, la plupart des touristes sont des "backpackers". Pas de voiture (seulement des voiturettes de golf électriques et des vélos), des rues de sable, une eau turquoise omniprésente, et un mot d'ordre à ne jamais oublier en signe de bienvenue: "Go Slow" !


Il est indispensable de se plier au rythme tranquille des habitants, mais ça se fait naturellement et c'est plutôt reposant. Les activités pour les visiteurs, outre le farniente, sont principalement la pèche, le snorkeling et la plongée.

Ça tombe bien, mon objectif premier étant de trouver un job de divemaster pour quelques mois, si possible dans un endroit sympa offrant de belles plongées, Caye Caulker convient donc parfaitement. Direction les "dive shops" de l'ile pour discuter et proposer mes services. Première information: il me faut un permis de travail pour travailler au Belize. Celui-ci coute plusieurs centaines de dollars US, et surtout je dois attendre quelques semaines avant de le recevoir. Deuxième information: en plus du permis de travail, il faut suivre une formation spéciale pour exercer comme divemaster dans les parcs nationaux du pays. Et mauvaise nouvelle: la durée de cette formation est de six mois, et n'est de toute façons accessibles qu'aux citoyens Béliziens :-( Je suis déçu bien sur, mais je n'ai finalement pas trop de regrets, tant la mission est impossible ...

C'est donc en touriste que je vais à nouveau découvrir les superbes fonds sous-marins du Belize. En effet, je me souviens avoir fait ici lors de ma première visite ma plus belle plongée, au Blue Hole.

Le Blue Hole ou Trou Bleu est un cylindre immergé de 300 mètres de diamètre pour 130 de profondeur en son centre. Situé à quelques miles des cotes, il ressemble à ça vu du ciel:

Oui, bon, ça n'est pas moi qui ai pris cette photo !

A l'intérieur c'est encore plus spectaculaire: ses parois sont rocheuses et verticales, et présentent à partir de 30 mètres de profondeur d'énormes stalactites vrillées de plusieurs mètres de haut, prouvant qu'il était immergé il y plusieurs millions d'années.


L'ambiance y est fantastique à coté de ces stalactites, et au dessus du bleu foncé des abysses. Je me souviens également de la demi douzaine de requins de récif des Caraïbes qui nous avaient tourné autour, à quelques mètres seulement, pendant toute la durée de la plongée: magique ! Ceci explique pourquoi je rêve d'y retourner.


Même si j'ai davantage profité de la plongée qu'il y a quatre ans (je n'étais jamais allé aussi profond et j'étais surtout concentré sur ma propre sécurité), que les stalactites sont toujours aussi belles et que l'ambiance est toujours surréaliste, les requins ne sont cette fois-ci pas venus nous voir: petite déception dans cette magnifique journée. En effet, en plus du Blue Hole, deux autres plongées nous ont permis de voir murènes, barracudas, raies pastenagues et aigle, tortues, coraux et éponges, et nous avons pique-niqué sur une ile déserte sur laquelle de nombreux oiseaux, dont des frégates, viennent nidifier.


Par contre, je suis un peu dégouté par le comportement du divemaster local: il est arrogant, ne possède pas d'ordinateur de plongée (élément indispensable à la sécurité) et "guide" dix personnes à la fois. Ça ne serait surement pas plus mal qu'il soit un peu en concurrence avec des collègues étrangers !

Pour finir, le lien vers les photos du Belize !


Dream #6 : diving the blue hole again

 

Here I am, back in Belize, four years after my first visit. I do not like to come back several times in the same place, but I have excellent memories of my previous stay on the island of Caye Caulker. The proximity to Mexico encouraged me to return to this special and unknown country, but this time with an idea in my mind.
Belize is very different from its neighbors. Old british colony (named british Honduras in the past), it is independent since the early 80's. This is the only central american country where people speak English with a creole accent, which makes it difficult to understand. For example, asking the price of an orange juice, it took me some time to understand the answer - "Dala" - meaning "one dollar" ! The local money, the dollar of Belize has the particularity of having a fixed rate with US dollar (2 $BZ = 1 $US always). The population is not of indian origin here as in Mexico, but african, following the arrival of slaves long time ago. The lifestyle is pretty nonchalant. Most people love music, especially reggae (if possible very loud), rum and marijuana (there are a lot of Rastas). The unemployment rate is high (tourism is the main resource), and walking in the streets of the largest city, Belize City, I am impressed by the number of unemployed guys, drunk or stoned. There are also some Chinese (mostly shopkeepers) and several communities of Mennonites. Who are the Mennonites? Well, they look like the Amish and seem to come straight out of an episode of the cartoon "Tom Sawyer". Rejecting modernism, they are mainly farmers, travel by coach and do not mix with the rest of the population. They also all look the same: overalls, shirt, dirty hands and cowboy style straw hat for men; black pleated robe, head scarf, large straw hat and glasses slightly smoky for women. The men work the land while the women educate the children and clean the house. Many seem to be a little bit stupid, and for good reason: they begin to experience problems of inbreeding and realize they should just stop reproducing them. The problem is that nobody really wanted to reproduce with them, least of all Belizeans, so different!
First good surprise on arrival: Caye Caulker has not changed, it remains a small paradise on earth, a few tens of minutes by boat from the coast and Belize City. There's no big "resort" for Americans, most tourists are "backpackers". No cars (only electric golf carts and bicycles), sandy streets, turquoise water everywhere, and a motto to never forget as a sign of welcome: "Go Slow !"
It is mandatory to conform to the quiet rhythm of the locals, but it comes naturally. Activities for visitors, in addition to relaxation, are mainly fishing, snorkeling and diving.
Luckily, my goal is to find a job as a divemaster for a few months, possibly in a nice place with beautiful dives, Caye Caulker is therefore perfect. I visit the "dive shops" of the island to discuss and offer my services. First information: I need a special permit to work in Belize. It costs several hundred dollars, and above all I have to wait for a few weeks before I receive it. Second information: in addition to the work permit, I must receive a special training to work as a divemaster in the national parks of the country. And bad news: the duration of the training is six months, and is anyway only opened to
Belizeans citizens :-( I'm disappointed of course, but I do not regret that much, as the mission is almost impossible ...
So as a tourist, I will
discover again the beautiful underwater world of Belize. Indeed, I remember having done, during my first trip here, my best diving ever, in the Blue Hole.
The Blue Hole is a
submerged cylinder, 300 meters in diameter and 130 meters deep at its center. 
Inside is even more spectacular: its walls are rocky and vertical, and have starting from 30 meters deep huge twisted stalactites several meters high, proving that it was submerged several million years ago.
The atmosphere is fantastic next to the stalactites and above the deep blue of the abyss. I also remember the half dozen Caribbean reef sharks that were turning around us, a few meters away, throughout the dive: magic ! This explains why I am dreaming of returning.
Although I have more enjoyed the dive than four years ago (I had never been as deep and I was mostly focused on my own safety at this time), Although the stalactites are still very beautiful and the atmosphere is always surreal, sharks this time did not come to see us. This makes me a little disappointed in this beautiful day. Indeed, in addition to the Blue Hole, two more dives allowed us to see moray eels, barracudas, sting rays and eagle rays, turtles, corals and sponges, and we had a picnic on a deserted island on which many boobies are nesting.
Also, I'm a little disgusted by the behavior of the local divemaster: he is arrogant, does not have a dive computer (element essential for safety) and "guide" ten people at a time. It would probably good to introduce a little competition with foreign colleagues !
Finally, the link to the photos of Belize !

dimanche 15 janvier 2012

Chicharones y gelatina

Ouh là, nous sommes déjà mi-janvier, je crois que j’ai pris un peu de retard dans la rédaction des articles de ce blog … Alors accrochez-vous, ça va speeder pour le résumé du mois de décembre.

Rendez-vous à nouveau à Mexico pour commencer ce qu’il convient d’appeler le parcours classique des touristes « backpackers » au Mexique, à savoir la traversée vers l’est jusqu’à la péninsule du Yucatan.

Première étape à Oaxaca, ville célèbre –à juste titre- pour son centre ville ou bâtiments coloniaux et églises anciennes, tous parfaitement entretenus, se côtoient. J’appelle cette partie de la ville « Gringo Land », car tout est fait pour les touristes, et l’on se sent bien loin du reste de la cité ... un genre de Cabo San Lucas, en moins cliquant tout de même. Les places ou il fait bon flâner sont nombreuses, attirant de nombreux vendeurs ambulants. Assis à la terrasse d’un café, c’est le défilé quasi permanent : en moyenne nous sommes sollicités toutes les quarante secondes (si, si, j’ai calculé ;-). Heureusement ils sont plutôt cools, et un sourire accompagné d’un « No, gracias » suffit pour retrouver la tranquillité.


L’écotourisme s’est beaucoup développé dans les montagnes entourant Oaxaca, permettant de se balader dans de superbes paysages, accompagné d’un guide local spécialiste de la faune et de la flore, et d’être sur que les quelques bénéfices engendrés seront utilisés à des fins utiles, telles qu’installer l’électricité ou l’eau courante dans des villages reculés. C’est aussi l’occasion de sortir des sentiers battus et de passer du temps dans des endroits un peu à l’écart du monde comme le village de Latuvi ou il n’y a pas beaucoup de distractions en ce dimanche après-midi. Les hommes, ne travaillant pas ce jour là, improvisent une partie de basket: c’est l’attraction de la journée autour de laquelle une partie du village se retrouve. Je regarde d’un œil amusé, on vient me parler, me demander d’où je viens, combien je mesure (évidemment … c’est la question qui m’est le plus souvent posée, je m’y suis habitué), etc. Une fois de plus, c’est loin des centres touristiques ou des grandes agglomérations que les gens sont les plus ouverts et les plus sympas. Par contre, je ne participe pas au match, pas envie d’être désobligeant et de les humilier (humour !).


L’étape suivante en continuant vers l’est est la ville de San Cristobal de las Casas, dans le fameux état du Chiapas. Changement d’ambiance : de nombreux indiens des villages voisins ont fuit les campagnes pour venir s’y installer. C’est l’occasion de se plonger dans l’histoire récente de cette région et du mouvement zapatiste. Incroyable de voir comment ces minorités sont traitées alors qu’elles ne demandent rien de plus que le respect et l’équité par rapport à d’autres états mexicains. Le marché est hallucinant : immense, un véritable labyrinthe, on y trouve tout et surtout n’importe quoi. C’est ici que tout se passe, c’est le cœur de la ville. Les tacos sont délicieux et pourtant ce sont les moins chers du Mexique, on y trouve des fruits inconnus (et diversement appréciés), de l’artisanat enfin intéressant : c’est un plaisir de s’y perdre et d’y passer des heures.



Impossible également de rater les villages alentour, là ou la culture indienne est la plus forte. La visite de San Juan Chamula est obligatoire, tout comme celle de son église si particulière. Ici les habitants se sont « fabriqué » leur propre religion, mélange de catholicisme et de croyances indiennes. Le résultat est étonnant, comme en témoigne l’église justement : pas de banc, mais un sol recouvert d’aiguilles de pin. Les croyants prient à même le sol, y fixent de nombreux cierges, font brûler de l’encens, et y égorgent parfois une poule en guise de sacrifice. On se sent un peu voyeur lors de la visite, mais les 20 pesos payés pour entrer aident sûrement les habitants à être plus tolérants et accueillants vis-à-vis des touristes. Malgré tout, il n’est pas permis de prendre des photos et donc de vous faire un peu plus partager cette ambiance si particulière …




Après une tentative de découverte du Chiapas profond avortée pour cause de météo capricieuse, l’ultime étape dans cet état a lieu à Palenque, célèbre site maya magnifiquement situé en pleine jungle. L’histoire de la découverte du lieu et de ses trésors est passionnante, même si pour avoir voulu grappiller quelques pesos, nous commettons l’erreur de prendre un guide non officiel, aux connaissances visiblement assez limitées : erreur à ne pas renouveler. Pour le reste, les photos sont le meilleur résumé de cette visite !


Cela fait maintenant quatre mois que je suis au Mexique, et pourtant je ne vous ai pas encore parlé d’une chose très importante ici: la nourriture. Il est temps que cette anomalie soit corrigée !

La cuisine mexicaine est assez réputée dans le monde, plutôt à juste titre. Si les plats classiques sont relativement assez communs, il m’est arrivé à de nombreuses reprises d’avoir de très bonnes surprises, et de manger des burritos, des fajitas, des tacos, ou d’autres spécialités locales absolument délicieuses. Mais pour être honnête, il y a eu aussi de grosses déceptions, des choses vraiment mauvaises. Alors pour vous faire partager ces moments de solitude que j’ai parfois eu au moment des repas, je vous ai fait un petit classement des 5 choses les plus mauvaises que j’ai pu manger ici :

#5 : La soupe de pâtes au gras
Dur de deviner la recette exacte pour faire cette soupe : font-ils cuire le gras ? Rajoutent-ils juste de l’huile avant de servir tiède ? Le mystère reste entier, c’est sûrement mieux comme ça.


#4 : Les knackis fris
Bon, déjà, les knackis à la base, ça n’est pas très bon du tout (je sais, je n’ai pas toujours dit ça, mais on a le droit de changer d’avis, et puis j’étais jeune ;-). Mais les knackis coupés en petit morceaux, fris et servis froids de préférence, c’est juste à éviter absolument !


#3 : Les navets dans la salade de fruits
Après avoir mangé des tacos bien gras, quel plaisir de trouver dans la rue un vendeur de salade de fruits. J’aurais déjà du me méfier en voyant qu’en plus des morceaux d’orange, ananas, banane, papaye, il y avait également du concombre. Mais bon, il faut être souple, et puis il y avait ces morceaux blancs qui m’intriguaient et dans lesquels j’ai naïvement mordu à pleines dents. Beurk, c’est sec, c’est pas bon, et ça me rappelle quelque chose de connu. Ah ben oui, c’est ça : des navets … crus … hhuummm. En même temps quand on sait que les mexicains les mangent crus toujours, en grandes tranches saupoudrées de piment en poudre, il ne faut plus s’étonner !

On se rapproche du haut du classement, du top niveau et je n’ai pas réussi à départager les deux choses les pires que j’ai pu tester ici. On a donc deux grands vainqueurs : les Chicharones et la Gelatina :

#1 ex-aecquo : Les Chicharones
Prenez de la couenne de porc (de la belle peau avec beaucoup de gras si possible), faites la frire et voilà, c’est prêt ! Bon, c’est immangeable, absolument infecte, mais très populaire dans toute l’Amérique Latine.


#1 ex-aecquo : La Gelatina
Mettez de la poudre bien chimique dans de l’eau et faites reposer : vous obtenez une superbe gélatine, de préférence fluorescente.


Pour plus de fantaisie, vous pouvez y incorporez des morceaux de fruit.


Par contre c’est dégueulasse : dès la première bouchée, on sent que l’on fait du mal à son corps, et que c’est aussi la dernière. J’ai toujours réussi à les éviter, jusqu’au drame : un menu pas cher avec dessert dans un boui-boui, je ne me méfie pas, et biiiiimmmmm, je me retrouve avec une gélatine devant moi pour finir le repas :-(
Une fois de plus, les Mexicains n’ont pas compris que je ne raffole pas, contrairement à eux, de cet excellent dessert.


Pour terminer, voici le lien vers une petite sélection de photos prises dans le Oaxaca et le Chiapas.



Ooh, here we are already mid-January, I think I am a little bit late in the writing of blog posts ... so let's go for a quick summary of December.
Here I am back in Mexico City, in order to start what might be considered as the classical route for "backpackers" in Mexico, I mean the crossing to east and to the Yucatan Peninsula.
First stop in Oaxaca, famous, for good reasons, for its downtown with colonial buildings and old churches, all well maintained. I call this part of town "Gringo Land" because everything is done for tourists, and it is so different compared with the rest of the city ... a kind of Cabo San Lucas. There are many places where you can chill out, attracting many vendors. Sitting at a bar, it is an almost constant parade: on average we are approached every forty seconds (yes, yes, I computed ;-). Fortunately they are pretty cool, and a smile with a "No, gracias" is enough to be quiet again. 
Ecotourism has grown significantly in the mountains surrounding Oaxaca, offering the possibility to walk in beautiful landscapes, with a local guide, specialist of fauna and flora, and being sure that the few generated benefits will be used for useful purposes, such as installing electricity or water in remote villages. It is also an opportunity to spend time in places a bit away from tourists as the village of Latuvi where there are not many distractions this sunday afternoon. Men, not working that day, improvise a basketball game: it is the attraction of the day around which part of the village is found. I watch with an amused eye, we just talk to me, asking me from where I am, how tall I am (of course ... that's the question most often asked to me, I got used to), etc. Again, this is far from the tourist centers or large cities that people are more open and more friendly. I do not participate in the game, not want to be derogatory and humiliating them (joke). 
The next step in continuing east is the city of San Cristobal de las Casas, in the famous state of Chiapas. Change of atmosphere: many Indians from nearby villages have left the countryside to move here. This is an opportunity to discover the recent history of this region and the Zapatist movement. Amazing how minorities are treated as they want nothing more than the respect and fairness compared to other Mexican states. The market is incredible: huge, amazing, there is everything and anything in it. This is where all happens, that is the heart of the city. The tacos are delicious and the cheapest ones in Mexico, there are unknown fruits (diversely appreciated), the craft is finally interesting: it is a pleasure to get lost and spend hours. 
It is also impossible to miss the surrounding villages, those where Indian culture is the strongest. A visit to San Juan Chalum is mandatory, especially for its so particular church. Here the inhabitants have "built" their own religion, a mixture of Catholicism and indian beliefs. The result is surprising, as evidenced by the church precisely: no bench, but a ground covered with pine needles. The believers pray on the floor, on which many candles are burning, and they sometimes kill a chicken as a sacrifice. We feel a bit voyeuristic during the visit, but paying 20 pesos to enter surely help people to be more tolerant and welcoming with tourists. Nevertheless, it is not allowed to take pictures in order to share with you a little bit more this special atmosphere ... 
After an attempt to discover the deep Chiapas aborted due to rainy weather, the final stop in this state takes place in Palenque, famous mayan site, beautifully situated in the jungle. The story of the discovery of the place and its treasures is exciting, even though for trying to save a few pesos, we make the mistake of taking an unofficial guide, whith an obviously quite limited knowledge: error not to renew.
Otherwise, the photos are the best summary of the visit !

It's been four months that I am in Mexico, and I've not yet talked to you about something very important here: food.
Mexican cooking is quite famous around the world, quite rightly. If the classic meals are relatively common, it happened to me many times to have very pleasant surprises, and eat burritos, fajitas, tacos, and other local specialties absolutely delicious. But to be honest, there were also big disappointments, things really bad. So for you to share these moments of solitude that I sometimes had with food, I made you a little ranking of the 5 worst meals I've eaten here:
# 5: Fat pasta soup
Hard to guess the exact recipe for this soup: do they cook the fat ? Or just add the oil before serving? The mystery remains, it is surely better that way.
# 4: Fried knackis (sausages)
Well, knackis are not very good at all (I know, I have not always said that, but we are allowed to change our mind, and then I was young; -). But knackis cut into small pieces, fried and served cold, preferably, it's just worth avoiding ! 
# 3: Turnips in the fruit salad 
After eating greasy tacos, what a pleasure to find a street seller of fruit salad. I am already surprised of seeing that in addition to pieces of orange, pineapple, banana, papaya, there were also pieces of cucumber. But I must be flexible, and then there were these white pieces that intrigued me and in which I naively bite. Beurk, it's dry, it's not good, and it reminds me something known. Oh yeah, that's it: turnips ... hhuummm. At the same time when we know that the Mexicans still eat them in large slices sprinkled with chili powder, it's no more surprising !
Here comes the top of the ranking, and I was not able to separate the two worst things I've experienced here. So here are the two winners: the chicharones and the gelatina: 
#1: The Chicharones 
Take pork skin (beautiful skin with plenty of fat if possible), fry it and it's ready ! Well, it's really bad, but very popular in Latin America. 
#1: The gelatina
Take chemical powder, mix with water and wait: you get a great gelatina, preferably fluorescent. For more fancy, you can incorporate pieces of fruit. The first bite, you feel that this is really bad for your body, and so, it's the last one. I've always managed to avoid them, until tragedy: a cheap menu including dessert in a small restaurant, I am not very carefull, and here comes a gelatina in front of me. Once again, the Mexicans did not understand that I am not particularly fond, like them, of this excellent dessert.
As usual, the last pictures overthere.

samedi 7 janvier 2012

La danse des voladores


Maintenant que j’en ai terminé avec les montagnes mexicaines, il est temps de faire un peu de tourisme. Parmi les options possibles, j’opte pour une dizaine de jours dans la région de Veracruz, au nord-est de Mexico, à proximité du golfe du Mexique. Cette région semble peu fréquentée par les touristes étrangers, raison de plus pour la découvrir.


Premier stop dans le magnifique village de Cuetzalan, après quelques heures de routes de montagne sinueuses depuis le pied du Pico de Orizaba. Du balcon de ma chambre j’ai une vue superbe sur l'église ancienne et sur les vieilles maisons de style colonial s’accrochant de part et d’autre des rues pentues. Tout s’articule autour du zocalo (la place principale d'un village ou d'une ville): l’église, les commerce, le marché, les restaurants … pas de doute on est bien au Mexique. La curiosité du coin, en plus des paysages de montagne et du village lui-même, est une grotte que je m’empresse d’aller visiter.

Plutôt que de payer un guide (obligatoire) seul, la guichetière me propose d’attendre un groupe de Mexicains, qui finissent leur repas dans le resto d’à coté, afin de partager les frais. J’accepte. Erreur fatale.
Une quinzaine de jeunes étudiants se pointe. La grotte étant humide, on leur propose des bottes en caoutchouc (à moi on ne me propose rien, ils ne doivent pas avoir ma taille …). Ça doit être la première fois qu’ils en portent, car ils passent un quart d’heure à se photographier les pieds et le reste dans tous les sens en ricanant bêtement. Je sens que la visite va être longue. Tant bien que mal la petite troupe se met en route, il faut marcher une dizaine de minutes sur un chemin au milieu de la végétation pour atteindre l'entrée de la grotte. Et rebelote, ça doit être la première fois qu’ils marchent dans la nature, parce qu’ils repassent un quart d’heure à se photographier à tout va. Maintenant c’est sur : ça va être long. Et pénible. Je rentre enfin dans la grotte en suivant la guide: une cinquantaine de marche d’escaliers un peu raides et glissantes amènent à une plate-forme. Une fois arrivés on se retourne : personne … ah si, tout en haut … les d’jeunes sont au taquet, pas très à l’aise dans cette descente. Les filles piaillent, les mecs sont tous blancs mais font semblant d’être à l’aise. Ils progressent à la vitesse d’un escargot, mais rassurez-vous, ils prennent le temps de faire de nombreuses photos d'eux. Et ainsi de suite pendant une bonne demi-heure pendant laquelle je renonce à essayer d’entendre les commentaires de la guide, couverts par leurs discussions et rires bruyants. Puis vient le passage technique du jour : environ quatre mètre d’une dalle humide, mais avec de bonnes prises, à désescalader facilement, en s’aidant au besoin d’une corde. Ce coup-ci c’est sur : ils n’ont jamais touché une corde de leur vie. D'innombrables photos immortalisent l'évènement, je ne vais pas tarder à craquer. Nous continuons ensuite dans un ruisseau souterrain, et je comprends l’utilité des bottes car mes pieds sont trempés. Enfin nous atteignons le bout de la grotte et la guide nous invite à tous éteindre nos lampes afin de profiter de l’obscurité parfaite et du calme. Mauvaise initiative : les nanas sont au bord de la crise de nerf, et moi je suis à deux doigts de perdre mes tympans ;-) A nouveau, les flashs crépitent ... ça serait dommage de ne pas prendre encore une petite photo souvenir ! Je lis dans le regard de la guide tout son désespoir ... nous compatissons mutuellement. Il est temps faire demi-tour: elle me propose de ne pas les attendre et de remonter seul: yes, c'est la délivrance !!
Ah, j'allais oublié: la grotte était jolie, sans plus, mais je crois que je m'en souviendrai longtemps.
Et je crois que j'ai surtout découvert ce jour qu'elle est la passion première des mexicains en balade: se prendre en photo ... tout le temps ... devant n'importe quoi ... incroyable !


Je quitte ensuite Cuetzalan pour rejoindre Veracruz, grande ville sans intérêt, puis Villa Rica, petit village côtier ou a débarqué Hernan Cortes en 1519, après avoir lu des commentaires élogieux sur un forum internet. Pour être typique, c'est typique: pas un touriste, une seule cabane sur la plage ou je puisse loger (c'est simple et rustique), et j'ai toutes les peines du monde à trouver le seul restaurant, qui ne sert qu'un seul plat, matin, midi et soir: rencontre avec un autre Mexique.

Malgré le manque de sapin, on prépare activement Noël !

La suite est plus classique: direction la ville de Papantla pour visiter un site de ruines mayas tout proche et assez réputé: El Tajin. Je suis un des premiers à arriver le matin, quel bonheur de visiter tranquillement, dans le calme. Je vous passe des détails techniques sur les ruines, sinon ça va vite devenir un peu chiant.



Mais la chose qui m'a vraiment marqué durant ces quelques jours, c'est la danse des voladores, à laquelle j'ai pu assisté quelques fois en divers endroits. Qu'est-ce que c'est que ce truc ???

C'est simple, il faut tout d'abord un mat, d'une trentaine de mètres de haut, en métal ou en bois, sur lequel il est possible de grimper.


Il y a tout un rituel autour de la coupe de l'arbre et de l'installation du mat, mais passons.

Ensuite une pièce cylindrique est installée au sommet du mat, de telle manière qu'elle puisse tourner autour de celui-ci. Puis un cadre carré en bois d'environ un mètre de coté est attaché au cylindre au moyen de cordes. Enfin, quatre cordes sont enroulées autour du sommet du mat, de telle sorte que lorsqu'on tire dessus vers le bas, l'ensemble cylindre + cadre tourne autour du mat. Vous n'avez rien compris ? C'est normal, mais ça s'éclaircira plus tard.

Entrent alors en scène les "voladores", ou hommes volants, 4 ou 5 en général, parfois plus (pour faire la quête ;-), en costume traditionnel.



Puis le petit groupe entame une procession/danse autour du mat, au son du flutieau/tambourin dont joue l'un d'entre eux.


La suite se passe dans les airs: les danseurs montent au mat, sans aucune sécurité bien sur, s'assoient chacun sur un coté du cadre et s'attachent enfin chacun à l'une des quatre cordes, tandis que le dernier continue à jouer de la musique, debout au sommet du mat (et sans assurage).


Quand la musique s’arrête les quatre voladores assis basculent en arrière, tête en bas, entrainant la rotation autour du mat de toute la structure sommitale. Ils vont faire ainsi 13 rotations, jusqu'à toucher le sol.


Cette danse rituelle des voladores est assez impressionnante. Si les risques sont minimes une fois que les danseurs ont passé la corde autour de leur buste, le danger est maximum lors de la montée au mat, et pour le volador qui se tient debout au sommet. Des accidents arrivent de temps en temps, surtout à cause de nœuds mal faits, et ne laissent ne peu de chance de survie à ceux qui en sont victimes ...

Pour les curieux qui veulent plus d'infos, allez jeter un coup d'oeil par ici.

Et comme d'habitude, les meilleures photos du Veracruz sont visibles .



The dance of the "voladores"



Now that I am over with the mexican mountains, it's time for tourism. Among the options, I opt for ten days in the region of Veracruz, northeastern of Mexico City, near the Gulf of Mexico. Only a few foreign tourists seem to go there: one more reason to discover it. 
First stop in the beautiful village of Cuetzalan, after several hours of winding mountain roads from the Pico de Orizaba. From the balcony of my room I have a great view on the old church and on the colonial style houses clinging to both sides of steep streets. Everything is around the zocalo (main square of a village or city): church, trade, market, restaurants ... no doubt, here we are in Mexico. The curiosity of the area, in addition to the mountain scenery and the village itself, is a cave which I hasten to visit. Rather than pay a guide (mandatory) alone, the teller offered me to wait for a group of Mexicans, who finish their meal in the restaurant next door, to share the costs. I agree. Fatal error.
About fifteen young students arrive. As the cave is wet, they are offered rubber boots (they do not offer me anything, they should not have my size ...). That must be the first time they wear some, because they spend fifteen minutes photographing their feet and the rest in all directions, laughing stupidly. I feel that the visit will be long. Somehow the small group set off, and we walk about ten minutes on a path through the vegetation to reach the entrance of the cave. And again, it must be the first time they walk in nature, because they make new pics, one more time, during quite a long time. Now I am sure: it will be long. And boring. Finally I enter into the cave following the guide: fifty stairs a little bit slippery and we reach a platform. Once there we turn around: nobody ... ah, yes ... at the top of the stairs are the young, not very fast in this descent. The girls squeal, the guys are all white but pretend to be comfortable. They progress to a snail's pace, but don't worry, they take time to make many pictures of them. And so on for half an hour, where I give up trying to hear the comments of the guide covered by their loud laughts and discussions. Then comes the technical passage of the day: about twelve feet of a wet but not speep rock, with good holds, easy to climb down, if necessary with the help of a rope. This time it's sure, they have never touched a rope in their lives. Tons of pictures immortalize the event, I'm becoming impatient and nervous. Then we continue in an underground stream, and I understand the usefulness of boots because my feet are wet. Finally we reach the end of the cave and the guide invites us to turn off all our lights to take advantage of the darkness and perfect calm. Poor initiative: the girls are histeric, and I'm about to loose my ear drums ;-) Again, the flashes ... it would be a shame not to take a small souvenir photo ! I read the despair in the eyes of the guide ... we understand each other. It is time to turn around: she proposes me not to wait for them and go alone: ​​yes, I am free !
 Oh, I almost forgot: the cave was nice, nothing more, but I think I will remember it forever.
And I think I discovered today what is the passion of the Mexican when traveling: taking pictures ... all the time ... of anything ... incredible!

I then leave Cuetzalan to join Veracruz, city without any interest, and Villa Rica, a small coastal village, where Hernan Cortes landed in 1519, after reading good opinions about it on an internet forum. To be typical, it is typical: not a tourist, a single cabin on the beach where I can stay (that is simple and rustic) and I have all the trouble to find the only restaurant, which serves only one meal for breakfast, lunch and dinner.
Following is more conventional: the city of Papantla in order to visit a nearby Mayan ruins site which is quite famous: El Tajin. I am the first one to arrive in the morning, what a pleasure to visit quietly, peacefully. I'll omit the technical details of the ruins, otherwise it will quickly become a bit boring. 

But the thing that really stood me out during these few days, is the dance of the voladores, which I have attended a few times in various places. What is that ? 
It's simple, you first need a trunk, about thirty meters high, made of metal or wood, on which it is possible to climb. There's a whole ritual around the cutting of the tree and installing the trunk, but never mind. 
Then a cylindre is installed on the top of the trunk, so that it can rotate around it. Then a square frame made of wood (each side is about one meter long) is attached to the cylinder using strings. Finally, four ropes are twisted around the top of the trunk, so that when pulled down, the whole cylinder + framework revolve around the trunk. You do not understand ? This is normal, but it will become clear later. 
Here appear the "voladores" or flying men, usually 4 or 5, sometimes more (to request money to the attendees ;-), in traditional costume.
Then the small group starts a procession/dance around the trunk, listenning the music played by one of them. The rest goes in the air: the dancers climb the trunk without any safety feature, each one sit down on one side of the wooden square and finally get attached to one of the four ropes, while the last one continues to play music, standing on top of the trunk (still not belayed).
When the music stops the four sitting voladores lean back, upside down, causing the rotation around the trunk of the whole structure. They will make 13 circles, until they reach the ground. 
This ritual dance of voladores is quite impressive. If the risks are minimal once the dancers have passed the rope around their chest, the danger is greatest when climbing the trunk, and for the volador who stands up on the top. Accidents happen from time to time, mainly because of poorly made knots, and give only a little chance of survival to those who are victims ... 
As usual, the best pics of Veracruz are visible here.