lundi 26 septembre 2011

Cabo San Lucas, coté ville

Voilà maintenant deux semaines que j'ai posé mon sac à dos à Cabo San Lucas au Mexique pour faire ma formation de Divemaster: il est temps de vous parler un peu de l'endroit ou je vis.
Bon, déjà c'est ou ce Cabo machin ? Cabo San Lucas (40 000 habitants) se trouve à l’extrême sud de la péninsule de Basse-Californie, qui s'étend au nord sur environ 1500 kilomètres jusqu'à retrouver les USA et la Californie entre la célèbre ville de Tijuana et San Diego (on en reparlera plus tard). La Basse-Californie sépare à l'ouest l'océan Pacifique et à l'est la mer de Cortez, les deux se retrouvant à Cabo San Lucas. Toute la péninsule présente des paysages semi désertiques, il y fait très chaud toute l'année. Le climat est très sec: par exemple la dernière goutte de pluie est tombée ici il y a 14 mois ! Les habitants ne rêvent que d'une chose: qu'il pleuve ... quelle bande d’égoïstes, ils pourraient penser aux touristes qui ont envie de soleil ;-)

CSL est une ville à deux visages, je vais essayer de vous la décrire un peu.

Cabo San Lucas la Mexicaine:

Il y a trente ans, Cabo n'était quasiment que mexicaine et se trouvait à quelques kilomètres de la mer. Les habitants n'allaient que peu à la plage, car trop éloignée. Aujourd'hui la ville s'est étendue, plutôt vers l'intérieur des terres. Elle ressemble à beaucoup de villes modernes d'Amérique Centrale: peu de charme, des rues perpendiculaires les unes aux autres, pas d'immeuble mais des maisons souvent simples et pour la plupart non terminées (je pense que comme dans de nombreux pays, il doit falloir payer un impôt une fois que sa maison est finie). Mais il y a une vraie vie dans la rue, on y trouve de nombreux petits commerces en tous genres, et surtout une multitude de vendeurs de tacos.


Les transports en commun n'ont ici rien de luxueux (comme souvent dans cette région du monde, ce sont d'anciens bus scolaires américains, plutôt  vieillots).


Pas d'enseignes lumineuses tape à l’œil (trop chères), ici les publicités sont peintes à la main sur les murs.


Et si on choisit de venir prendre son petit déjeuner dans le coin, mieux vaut aimer les haricots rouges et les tortillas de bon matin.


C'est de ce coté de la ville, sur l'esplanade devant la mairie, que je suis venu le 15 septembre dernier pour assister aux festivités de la fête de l'indépendance (201ème anniversaire). Bon, je ne cache pas que c'était assez différent du Burning Man, mais quand même très sympa. La fête était plutôt familiale: scène ou se succédaient des interprètes de chansons traditionnelles et populaires, stands de tacos (encore), hamburgers, burritos, boissons locales, attractions en tous genres, etc.


En résumé, Cabo la mexicaine est plutôt simple, pas très riche, et il est rare d'y croiser des gringos.

Cabo San Lucas l'américaine:

Depuis des années, le bord de mer de Cabo San Lucas est la propriété des promoteurs immobiliers en tous genres. Une mini ville moderne et occidentale a été construite pour le tourisme. La marina en est la partie centrale. Ici pas ou très peu de barques de pêcheurs locaux, mais plutôt des yachts luxueux, des voiliers ultra modernes, des bateaux à fond de verre pour que les touristes non plongeurs puissent "profiter" des fonds sous-marins, et surtout énormément de bateaux de pêche au gros (ou pêche sportive). En effet, les eaux autour de Cabo regorgent de marlins, de diverses espèces de thons, etc, et en font un spot référence de cette activité réservée aux touristes aisés.



Ah oui, j'ai oublié de préciser: CSL est touristique, très touristique. Chaque jour atterrissent de nombreux avions venant directement des quatre coins des US. C'est une destination très prisée des nord Américains qui doivent représenter 99% des visiteurs. Tout a été fait pour les attirer, les occuper une fois sur place et si possible leur faire dépenser un maximum d'argent.
Par conséquent, autour de la marina ont été construits de nombreux hôtels et immeubles d'habitations pour les accueillir (les appartements s'achètent en "time share", très populaire ici),


mais aussi des casinos, des cinémas, et surtout des galeries commerciales immenses, surclimatisées et comptant principalement des magasins de luxe.




Tout est un peu fait dans la démesure. Je ne compte plus les piscines, bassins à débordement, cascades d'eau artificielles construites dans cet environnement pourtant si aride.


Je trouve qu'actuellement il y a plutôt pas mal de touristes, mais ceux qui vivent ici à l'année m'assurent que septembre est la saison basse, et que ça sera infiniment plus fréquenté en décembre ... heureusement, je ne serai plus là !

Ce tourisme de masse fait bien sur tourner l'économie locale, mais tout est loin d’être positif. De nombreux emplois sont crées, mais ce sont pour la plupart des petits boulots précaires: rabatteurs, portiers, ramasseurs d'ordures, etc, pour la plupart payés à la commission. Avec cet afflut de touristes fleurissent également les salons de massage, les "showgirls" et les "pharmacies américaines" (comprendre: vente de viagra et de vitamines).
Vous l'aurez compris, je n'apprécie que modérément Cabo l'américaine et je me sens plus à l'aise dans la partie mexicaine !

Dans le prochain épisode, je vous parlerai toujours de Cabo San Lucas, mais coté mer cette fois-ci.



Cabo San Lucas, the city:

It is now two weeks since I put my backpack in Cabo San Lucas to do my Divemaster training: it's time to talk a little bit about the place where I live. Well, what is this Cabo ? Cabo San Lucas (40 000 inhabitants) is located at the southern tip of the peninsula of Baja California, extending north for about 1000 miles until reaching the United States and California state in between the famous city of Tijuana and San Diego (I'll talk about this later). Baja California  separates the Pacific Ocean (located west) to the Sea of ​​Cortez (located east), those two meeting themselves in Cabo San Lucas. The whole peninsula has semi-desert landscapes, and it's very warm all along the year. The climate is very dry, for example the last rain drop felt here 14 months ago! The people only dream about one thing:  the rain ... What a selfish behaviour, they might think to tourists who want the sun ;-)
CSL is a city with two faces, I'll try to describe it.


Cabo San Lucas, the mexican part:
Thirty years ago, Cabo was almost only mexican and was a few miles from the sea shore. Inhabitants did not really go to the beach because too far. Today the city has grown, more towards the interior. It looks like many modern cities in Central America: little charm, streets perpendicular to each other, but no real buildings, only houses often simple and mostly incomplete (I think as in many countries, people must have to pay a tax when the house is finished). But there is a real street life, there are many small shops of all kinds, and especially many tacos vendors. Public transport here is nothing fancy (as often in this region of the world, buses are old U.S. school buses). No neon flashy (too expensive), here the ads are hand-painted on the walls.And if you choose to come and have breakfast in this suburb, it is better to love red beans and tortillas in the morning. In this side of town, on the esplanade in front of city hall, I came on September 15 to attend the festivities of the Independence Day (two hundred and first birthday). Well, I do not deny that it was quite different from Burning Man, but still very nice. The party was family-oriented: stage with interpreters of traditional and popular songs, tacos stands (again), hamburgers, burritos, local beverages, attractions of all kinds, etc. 

In summary, the mexican Cabo is pretty simple, not very rich, and it is rare to see some gringos overthere.

Cabo San Lucas, american part:
For years, the sea shore of ​​Cabo San Lucas is the property of builders of all kinds. A mini modern city was built for tourism. The marina is the central part. There's no or very few local fishing boats, but luxury yachts, ultra modern sailing boats, glass-bottom boats for non divers tourists who can enjoy the underwater world, and also a lot of big fishing boats. Indeed, the waters around Cabo is full of marlin, tuna species, etc., and make a reference spot of this activity reserved for rich tourists. 

Oh, I forgot to mention: CSL is touristic, very touristic. Every day many planes coming from USA land here. It is a popular destination for North Americans who should represent 99% of the visitors. Everything is done to attract them, make them doing activities and if possible make them spend much money. Therefore, around the marina were built many hotels and apartment buildings to accommodate them (the apartments are bought on a "time share" basis, very popular here), but also casinos, cinemas, shopping galleries which are over climatised and mainly offer luxury shops. Everything is just done in excess. I do not count count anymore the number of swimming pools or artificial waterfalls built in this so arid environment.

I find that there is a lot of tourists now, but those who live here year round assure me that September is the low season, and it will be much more busy in December ... Fortunately, I won't be there !

This mass tourism is very important for the local economy, but is far from being positive only. Many jobs are created, but those are precarious jobs, mostly paid on commission. With all those tourists also rise massage shops,  "showgirls" and "U.S. pharmacies" (read: sale of viagra and vitamins).

 

As you can see, I do not appreciate that much the american part and I feel more comfortable in the Mexican one !

In the next message, I will always speak of Cabo San Lucas, but about the sea side.

lundi 12 septembre 2011

Rêve numéro 1: être un Burner

Lundi 29 août, 3h00 du matin. Nous avons quitté Reno il y a 8 heures, et faisons la queue à l’entrée du Burning Man depuis 3 heures avec des milliers d’autres véhicules. Je suis mort : j'ai moins dormi depuis une semaine que je n'ai conduit ces trois derniers jours. La pression monte, enfin c’est notre tour. Nous sommes « vierges » et nous devons sacrifier à la tradition comme toute personne venant pour la première fois : sonner la cloche et nous rouler dans la poussière du désert. C’est parti, nous sommes maintenant des Burners !!!!




C’est quoi le Burning Man ? Aahhh … comment dire. Concrètement, ce sont 50’000 personnes qui se retrouvent chaque année pendant une semaine dans le désert du Nevada pour former une ville éphémère mais plutôt bien organisée. Mais le Burning Man est surtout une utopie contemporaine ou l’argent est banni, ou le partage et les cadeaux sont très importants, ou chacun peut faire ce que bon lui semble sans être jugé par les autres, ou il n’y a pas de spectateurs mais des participants et ou la spiritualité occupe une place importante. Ce rassemblement post hippie semble attirer tous les tarés du monde entier venus ici pour montrer leurs œuvres artistiques parfois hallucinantes, pour faire profiter les autres de leurs déguisements improbables et surtout pour participer à une fête unique ! Ces dernières années, j’avais vu des reportages et lu des articles sur le Burning Man qui avaient titillé ma curiosité, et l’an dernier lors de mon voyage aux Philippines, j’ai rencontré Roni, ma Divemaster préférée, qui y avait participé quelques mois auparavant et qui m’en a parlé avec ses mots à elle et sa sensibilité. Et ça a été le déclic : OK, il faut que je participe au Burning Man au moins une fois dans ma vie, il faut que je vois ça de mes propres yeux, il faut que je vive cette expérience ...


Black Rock City vue du ciel


Le 'Man'

Il était donc évident qu’il me fallait commencer mon trip de plusieurs mois dans le Black Rock Desert. Et je n’ai pas été déçu !!! Cette semaine a été assez hallucinante, à la fois très courte et très longue, fatigante, mais donnant aussi beaucoup d’énergie. Impossible de tout raconter évidemment, mais j’espère que ces photos vous permettront de saisir un peu ce qui c’est passé.

Mais je vais quand même essayer de vous décrire ce que j’ai ressenti, ce qui m’a marqué, etc.

Tout d’abord j’ai été très impressionné par l’énergie déployée par les artistes et les organisateurs pour faire de cet évènement éphémère quelque chose d’absolument phénoménal. Autant de lumières et de son alors que la première ligne électrique est à des kilomètres, c'est impensable. De nuit, en prenant un peu de hauteur sur le toit du camping car, le spectacle était irréel : des lumières, des attractions, du feu sur 360 degrés.






J’ai été bluffé par la créativité et la folie dans les déguisements souvent plus loufoques les uns que les autres. Ici tout est permis, chacun est libre de s’habiller (ou pas) comme il le désire, et cela ne choque personne. Voici quelques exemples :


 



J’ai bien aimé le principe des camps. C’est quoi un camp ? Un endroit qui regroupe des participants autour d’un thème plus ou moins loufoque. Au hasard : le camp d’extermination des poupées Barbie (OK, c’est un peu 3ième degré),




le Dunk’a’ru (ou quelque chose comme ça) … jeu à boire débile que nous ont fait connaitre nos excellents voisins nord américains.



J’ai adoré les véhicules mutants, véhicules hallucinants nés de l’imagination débordante de quelques burners :

El pulpo mecanico

Le bateau du désert
 
J'ai aussi adoré les ‘attractions’ ouvertes à tous :





Et j’ai encore plus adoré les œuvres artistiques que vous pouvez voir dans l’album FaceBook.


Impossible également de ne pas parler des deux édifices principaux : le man et le temple, monuments magnifiques destinés à être brûlés lors des deux dernières soirées.





Cette semaine a aussi été l’occasion de rencontres vraiment sympas (on se détend, y a pas de ragot croustillant, ça n’était pas du tout l’objectif), de cadeaux parfois inattendus et improbables et d’énormes fiestas avec du vrai bon gros son jusque tard dans la nuit (ou à partir de très tôt dans l’après-midi, ou les deux).

Et tout cela était rendu encore plus beau et hallucinant du fait de l’endroit magnifique ou se tient le rassemblement, au milieu du désert, entouré au loin par de nombreuses montagnes.

J'espère vous avoir donné envie de participer vous aussi une fois au Burning Man. De mon coté il m'est difficile d'en dire beaucoup plis pour le moment. Je crois qu'il va me falloir quelque temps pour digérer tout ça et surtout pour me reposer.


Dream #1 : Being a Burner

Monday, August 29, 3:00 am. We left Reno 8 hours ago, and are in line at the entrance to the Burning Man for three hours with thousands of other vehicles. I am exhausted: I slept less during the last week than I drove during the last three days. The pressure rises, finally it's our turn. We are "virgin" and we have to sacrifice to the tradition as anyone coming for the first time: ring the bell and roll in the dust of the desert. Here we go, we now are Burners!!
What is Burning Man? Aahhh ... hard to say. Specifically, these are 50,000 people who gather each year for a week in the Nevada desert to form a short-lived but well-organized city. But Burning Man is primarily a contemporary utopia where money is banned, where sharing and gifts are mandatory, where everyone can do what he wants without being judged by others, where there are no spectators but only participants and where spirituality is an important aspect. This post hippie gathering seems to attract all the crazy people of the world who come here to show their incredible works of art, their amazing costumes and especially to participate in a unique party ! The last years I have seen TV programs and read articles about Burning Man that had tickled my curiosity, and last year during my trip to the Philippines, I met Roni, my favorite Divemaster, who had attended some months earlier and who told me about it with her words and sensitivity. And that was the trigger: OK, I must participate in Burning Man at least once in my life, I must see it, I have to live this experience ...
It was obvious that I had to start my trip of several months in the Black Rock Desert. And I was not disappointed! This week has been quite unbelievable, both very short and very long, tiring, but also giving a lot of energy. Can not tell the whole story, of course, but I hope these pics will help you understand a little what happened.
But I will still try to describe what I felt, what struck me, and so on.
First of all I was very impressed by the energy displayed by the artists and organizers to make this event something absolutely phenomenal. So many lights and sound while the first power line is miles away is unthinkable. At night, taking a little height on roof of the RV, the show was unreal: lights, sights, fire 360 ​​degrees.
I was amazed by the creativity and madness in wacky costumes. Here everyone is free to dress (or not) as he wishes, and it does not shock anyone.
I liked the principle of the camps. What is a camp? A place that brings together participants around a theme more or less stupid. Example: the Barbie dolls death camp (OK, it's a little 3rd degree humour), the Dunk'a'ru (or something like that) ... stupid drinking game we have learned from our excellent north american neighbors.
I loved the mutant vehicles, hallucinating vehicles born of imagination of some burners.
I also loved the 'attractions' open to all:
And I also loved the artistic works that you can see in the album FaceBook.
It is also impossible not to mention the two main buildings: the man and the temple, magnificent monuments to be burned in the last two evenings
This week was also the opportunity to meet really cool people (relax, no  gossip, this was not the goal),  to receive unexpected gifts and to participate in huge fiestas with real good big sound until late at night (or from very early in the afternoon, or both).
All this was made even more beautiful and amazing because of the beautiful place in the middle of the desert, surrounded by mountains.
I hope I have given to you the desire participate once in Burning Man. From my side it's hard to say much more yet. I think it will take me some time to digest it all and above all to rest.