mercredi 30 novembre 2011

Rêve numéro 3: les gros "pechos" pour moi tout seul !


Je vous entends d'ici vous dire: "Ça y est, rien ne va plus, il fait une fixation, après le coup des "chicas buenas" il nous remet ça ! Commence à y avoir quelque chose qui ne tourne pas rond dans sa tête !"

Détrompez-vous, ça n'est pas du tout ce que vous imaginez !
Les "pechos" sont en fait le point culminant de l'Iztaccihuatl ("la femme blanche") ou Izta, troisième plus haut sommet du Mexique avec 5230 mètres. Pourquoi ce nom alors ? Tout simplement parce que vue de loin, cette magnifique montagne ressemble, avec un peu d'imagination, à une femme allongée.


En effet, de gauche à droite, on peut reconnaitre:
- la cabeza (la tête),
- les pechos (la poitrine),
- la panza (l'estomac, le ventre),
- las rodillas (les genoux),
- los pies (les pieds).

L'Izta a pour voisin le Popocatepetl ("la montagne fumante") ou plus simplement Popo, qui est avec 5452m le deuxième plus haut sommet du pays. Ce volcan est actif, et l'ascension en est malheureusement interdite depuis 1994.

Dans la mythologie aztèque, Iztaccíhuatl était une princesse qui tomba amoureuse d'un soldat de son père. Son père envoya son amant guerroyer dans l'État d'Oaxaca, lui promettant sa fille comme femme s'il revenait vivant (ce que le roi ne désirait pas). On dit à la princesse Iztaccíhuatl que son amant était mort, et elle décéda elle-même de chagrin. Quand il revint, il mourut à son tour de l'avoir perdue. Les dieux les recouvrirent de neige et les changèrent en montagnes. Celle d'Iztaccíhuatl fut nommée "femme blanche" parce qu'elle ressemblait à une femme allongée sur le dos. Quant à lui, il devint le volcan Popocatepetl, faisant pleuvoir du feu sur la terre en signe de rage, après la perte de sa bien-aimée.

Bon, maintenant que j'ai bien recopié Wikipédia, je vais pouvoir passer aux choses sérieuses !

Depuis quelques années que j'avais envie de venir au Mexique, j'ai régulièrement consulté des guides de voyage et internet, et j'ai découvert qu'il y avait ici de très hautes montagnes, de plus de 4000 voire 5000 mètres. Renseignements pris, il est apparu que ces sommets étaient techniquement très abordables et à la portée de toute personne pratiquant un tant soit peu l'alpinisme et n'ayant pas de problèmes avec la haute altitude. Inutile donc de dire que j'ai eu rapidement très envie de les gravir !

Après deux premiers sommets d'acclimatation (voir article précédent), me voilà donc gonflé à bloc pour aborder l'Izta. Le scénario est désormais classique: un peu de bus depuis Mexico, du taxi là ou il n'y a plus de transport en commun ... et là mauvaise nouvelle: contrairement à ce qu’annonçaient les prévisions météo mexicaines, il ne fait pas beau du tout, le ciel est très nuageux et il pleut par intermittences. C'est le but (ou l'échec pour les non montagnards), mais peu importe, je reviendrai plutôt que de risquer de ne rien voir et de ne pas profiter des paysages.

Deuxième tentative quelques jours plus tard ... yes, c'est tempête de soleil, il fait beau et chaud, et pour la première fois, depuis l'endroit ou me pose le taxi à 4000m, je peux enfin voir l'Izta de près !

Question: à quoi sert la boite jaune ? Une Corona pour la 1ère bonne réponse.

Direction le refuge, situé environ 800 mètres plus haut, les paysages sont d'une grande beauté.


Je n'ai pas regardé assez attentivement les schémas disponibles sur internet et je galère un peu pour trouver le petit refuge. La nuit va bientôt tomber, la pression monte un peu, mais finalement je retrouve le bon chemin et j'arrive à bon port. Perché à 4780 mètres d'altitude, le refuge domine les plaines mexicaines. La vue est sublime, et la solitude totale, car une fois de plus il n'y a personne d'autre que moi sur la montagne: c'est le luxe !!!

  

 J'ai droit à un coucher de soleil magnifique.


Puis l'obscurité se fait plus présente, et en bas les villes s'illuminent, c'est féérique !


La nuit tombe, et à cette altitude le froid devient vite plus intense: il est temps de rentrer. Le refuge est plutôt bien équipé. Une casserole un peu sale, un vieux sachet de pâtes, de l'alcool à bruler solide en boite: je vais même pouvoir manger chaud, contrairement à ce que j'avais prévu :-) Et pis je découvre que je ne suis finalement pas si seul: une famille de petites souris habite les lieux. Elle feront un sacré bruit pendant tout la nuit.

5h30: le réveil sonne. La nuit a été mauvaise j'ai du dormir deux fois une heure, il a fait vraiment froid. Je déjeune, m’apprête à mettre mes lentilles et c'est la surprise: j'entends quelqu'un appeler dehors.
"Hola ! Ça va ?"
PPPfff, si je m'attendais à ça ! Il y a quelqu'un d'autre sur la montagne ... un espagnol, bien sympa avec lequel je vais passer une bonne partie de la journée. Il a dormi sur le parking, est parti très tôt et compte monter le plus haut possible, mais n'ayant ni crampons, ni piolet, il sait qu'il ne pourra pas rejoindre le sommet. La bonne nouvelle c'est qu'il a bien deux bras (heureusement, car il est moniteur de kayak) et ne devrait donc pas trop avoir besoin d'aide :-)
Nous voilà donc partis pour assister après une demi heure à un très beau lever de soleil.

Au fond la Malinche et le Pico de Orizaba

Le jour se lève sur le Popo qui fume

Quelques pas d'escalade facile mais exposés pour franchir une barre rocheuse et nous voici après 1h30 de marche au sommet de la première "rodilla". Nous découvrons la suite: une longue succession de montées et de descentes à plus de 5000m nous attendent.


Nous voilà donc partis, le souffle court, pour remonter le "corps" de l'Izta: la "rodilla" principale, puis la "panza". C'est ici que s’arrête l'amigo bien fatigué. Je continue tout seul, le sommet est encore loin.


Je traverse un glacier, heureusement non crevassé, puis marche sur le fil d'arêtes neigeuses. Le final se profile: l'itinéraire se raidit, plus besoin des crampons, je dois maintenant évoluer sur une sorte de sentier raide, avec plein de petits gravillons qui le rendent glissant, toujours sur le fil d'une arête bien exposée. Là encore pas trop le droit à l'erreur, mais il n'y a pas de difficulté technique, tout juste faut-il de temps en temps s'aider des mains. Obligation d’être super concentré quand même ... jusqu'à arriver au sommet.
J'y suis, c'est magnifique, la vue est sublime, je suis seul au monde.

Vue sur le chemin parcouru

J'en profite quelques minutes avant de me résoudre à redescendre: le retour s'annonce bien long !
Après quelques heures nous revoici au parking, et surprise: une équipe TV fait un reportage sur le travail des gardes du parc national qui regroupe les deux volcans. Nous sommes filmés ... et devrions passer sur une chaine mexicaine dans quelques semaines. Mais ça on s'en fiche un peu, le plus important c'est que l'équipe de tournage a de la place à l'arrière de son pickup et nous descend jusqu'à la civilisation, nous évitant ainsi une très longue marche sur la route :-)

Pour ceux que les détails techniques et logistiques intéressent, vous pouvez jeter un œil au topo C2C.


Dream #3 : the big "pechos" only for me !


I can hear you saying, "Here it is, nothing works, he is becoming crazy, after the "chicas buenas" he does it again ! There is something going really wrong in his head !"
Don't worry, it is not at all what you think about !

The "pechos" are the highest point of the Iztaccihuatl ("the white woman") or Izta, the third highest peak in Mexico with 5230 meters. Why this name then ? Simply because from a distance, this magnificent mountain looks like, with some imagination, a woman laying down. 
Indeed, from left to right, we can recognize (see first picture): 
- The "cabeza" (head) 
- The "pechos" (chest), 
- The "panza" (stomach, abdomen), 
- The "rodillas" (knees), 
- The "pies" (feet).
The Izta's neighbor is Popocatepetl ("the smoking mountain") or simply Popo, that is with 5452m the second highest mountain in the country. This volcano is active, and the ascent is unfortunately banned since 1994.
In Aztec mythology, Iztaccíhuatl was a princess who felt
in love with a soldier from his father. Her father sent her lover fighting in Oaxaca, promising him his daughter as a wife if he returned alive (what the king did not want). It has been said to Princess Iztaccíhuatl that her lover was dead and she died of sadness. When he returned, he died in his turn because of loosing her. The gods covered them with snow and turned them into mountains. That of Iztaccíhuatl was called "white woman" because she looked like a woman lying on her back. As for him, he became the Popocatepetl volcano, raining fire on the earth as a sign of rage, after the loss of his beloved.
Okay, now that I have copied Wikipedia, I can get down to business !
For several years that I wanted to come to Mexico, I regularly consulted guidebooks and internet, and found that there were here very high mountains over 4000 or even 5000 meters high. Then it appeared that these peaks were technically very affordable and accessible to any person practising a little bit of mountaineering and having no problems with the high altitude. No need to say that
very quickly I had really wanted to climb them !
After the first two peaks of acclimatization (see previous article), I am really motivated to go to the Izta. The scenario is classic: some bus from Mexico City, the taxi where there is no public transportation ... And the bad news: contrary to the mexican weather forecasts, it's not sunny at all, the sky is cloudy and it's raining intermittently. I won't go, but no matter, I will come back rather than risk not to see and not to enjoy the scenery.
Second attempt a few days later ... yes, it's sun storm, it's nice and warm, and for the first time, from the place where the taxi drops me down, at 4000 meters high, I can finally see the Izta closely !
On the way to the hut, located approximately 800 meters higher, the landscapes are very beautiful.
I have not looked carefully enough at the pictures available on the internet and I cannot really find the small hut. The night will soon fall, the pressure rises a little bit, but I finally find the right trail and arrive safely. Perched at 4780 meters above sea level, the shelter overlooks the plains of Mexico. The views are amazing, in a total solitude, because once again there is no one but me on the mountain: a luxury !
I am entitled to a beautiful sunset.
Then the darkness is coming, and below I can see the lights of the cities, it is magical !
Night falls and the cold at this altitude quickly becomes more intense: it's time to get in. The hut is fairly well equipped. A pot a bit dirty, old bag of pasta, solid alcohol in can, I'll even be able to eat hot, contrary to what I expected :-) And then I discover that I am finally not alone: a family of little mice lives there. It will be a hell of noise throughout the night.
5:30am: The alarm rings. The night was bad, I have slept twice an hour, it was really cold. Breakfast, getting ready to put my contact lenses and it's the surprise: I hear someone calling outside. 
"Hola! Okay ?"
PPPfff, how could I expect that ! There is someone else on the mountain ... a spanish guy, very friendly, with who I will spend much of the day. He has been sleping at the parking, left early and will climb as high as possible, but having no crampons or ice axe, he knows he can not reach the top. The good news is that he has two arms (luckily, because it is a kayak instructor) and should not need any help :-) 
So here we are walking to attend after half an hour to a beautiful sunrise.
After some easy but exposed climbing in order to cross a rocky wall and one hour and a half of hiking, we reach the top of the first "rodilla." We can now see what follows: a long succession of ups and downs
ahead, over 5000m.
So here we are gone, shortness of breath, on the "body" of the Izta: the "rodilla" principal, then the "Panza". Here stops the tired "amigo". I continue, the summit is still far away.
I cross a glacier, fortunately, without crevasses, then walk on over snowy ridges. The final is approaching: I do not need crampons anymore, I must now move on a sort of steep trail, with lots of little pebbles that make it slippery, always on the edge of an exposed ridge. There is no place for error, but there is no technical difficulty, just need to use hands from time to time to help. Obligation to be super concentrated anyway ... until reaching the top.
Here I am, it's georgeous, the view is amazing, I am alone in the world.
I take advantage of it a few minutes before going down: the return will be very long !
After a few hours we are back on the car park, and surprise: a TV crew is recording about the work of the guards
of this National Park that includes both volcanoes. We are filmed ... and should go on a mexican channel in a few weeks. But we do not care at all about this, the most important is that the crew has seats in the back of  its pickup and can take us down to civilization, avoiding us  a very long walk on the road :-)

jeudi 24 novembre 2011

"Pourquoi escalader ces montagnes ? Simplement parce qu'elles sont là." Edward Whymper


Voilà maintenant environ trois semaines que je suis arrivé à Mexico. Si cette ville gigantesque et tentaculaire est assez incroyable (j'en reparlerai ... ou pas), elle occupe également une position assez centrale au milieu des plus hauts volcans mexicains. Alors même si j'avais un peu prévu de faire un break avec la montagne, l'appel des cimes aura finalement été le plus fort ... impossible de résister à l'envie de découvrir de nouveaux paysages et d'atteindre ces sommets inconnus pour moi.


Premier objectif: La Malinche (4461m)

Ascension la plus facile de mon programme, elle consiste en une randonnée d'environ 1300 mètres de dénivelé, mais avec pas mal de distance à parcourir. Bizarrement cette montagne porte le nom d'une  amérindienne qui fut l'interprète, la conseillère et la maîtresse du conquistador Hernan Cortes durant l'invasion du Mexique.
Après 3 heures de bus depuis la capitale, bonne nouvelle: il y a un camping avec bungalows au départ du sentier à 3100m. Passer la nuit ici me permettra de m'acclimater un peu à l'altitude. Mauvaise nouvelle: les bungalows sont hors de prix, et comme c'est le weekend, ils sont tous occupés par des familles mexicaines ... impossible de trouver quelqu'un avec qui en partager un. Petite lueur d'espoir: il y a visiblement une supérette dans le camping qui loue tente et duvet. J'y vais sans trop y croire et demande à la vieille commerçante.
Comme je suis seul, elle est très fière de me donner son plus petit modèle de tente spéciale pour une personne: j'essaie de lui expliquer que ça n'est peut-etre pas une bonne idée, mais elle m'assure que je rentre dedans. Coté duvet, c'est pire: j'ai droit à un duvet de gamin, avec de jolis dragons dessinés dessus. Là par contre elle me dit qu'il sera peut-etre un peu juste. Elle a effectivement un compas dans l’œil, car le duvet m'arrive péniblement au nombril. Les nuits étant fraiches en altitude je lui fait comprendre que ça va être un peu léger, et elle me donne en plus une magnifique couverture en pilou rose fuchsia, ainsi qu'un matelas pour éviter que je me réveille avec le dos bloqué.
Me voilà donc sortant du magasin prêt à aller installer tout ce matériel, et devinez quoi ?
Ben oui, la pluie commence à tomber. Depuis presque deux mois et demi que je suis parti ce sont mes premières gouttes de pluie ... juste au moment ou je dois monter la tente ! J'arrive quand-même à installer mon campement sous ces quelques gouttes qui n'auront été qu'un aimable échantillon de ce qui allait arriver. En effet, en plus d’être froide, la soirée aura été bien arrosée et humide surtout à l'intérieur de la tente, la faute à un toit de tente inadapté et trop petit pour empêcher les parois de se mouiller. Ça tombe bien, car même en diagonale mes pieds et ma tête touchent franchement ces parois.


On est pas bien là ?

Le réveil a lieu à 4 heures, au moment ou le karaoké horriblement fort d'un bungalow voisin finit par s’arrêter. Sacrés Mexicains, toujours prêts à faire la fête (et à en faire "profiter" les autres).
Après une heure de marche dans les sous bois, le chemin se raidit et devient glissant. Je vois à quelques dizaines de mètres devant moi un homme à moitié à quatre pattes, ayant du mal à tenir en équilibre. Quand j'arrive à sa hauteur il s'appuie contre un arbre et me parle. Je ne comprends rien, mais alors rien du tout. Je lui demande de répéter, plus lentement. Il parle vite, n'articule pas ... impossible de comprendre quoi que ce soit. Finalement après deux minutes, j'arrive à analyser la situation:
- il lui manque un bras, ce qui le déséquilibre,
- il n'a plus la lumière à tous les étages,
- et surtout il veut que je l'aide.
Cool ... me voilà donc marchant avec un mexicain accroché à mon bras pendant une bonne demi-heure. Je dois le tirer, l'aider, l’empêcher de tomber: je me régale ! Je ne parlerais pas de ma belle polaire complètement pourrie par sa main pleine de terre ;-)
Je le laisse quand le chemin redevient moins raide et je file vers le sommet encore lointain après qu'il m'ait remercié chaleureusement. Les paysages sont sauvages, vraiment jolis, et je rejoins la cime après une dizaine de mètres d'escalade facile, mais demandant de l'attention car les rochers sont rendus glissants par les quelques centimètres de neige tombés pendant la nuit. Malgré le vent froid, je profite longuement de la vue.


Faut pas glisser de ce coté !

Lors de la descente, je croise de nombreux Mexicains en route vers le sommet. Entre ceux qui ont une grosse surcharge pondérale et peinent alors qu'ils sont très loin de la fin, ceux qui n'ont pas d'eau pour une ascension qui dure plusieurs heures et ceux qui sont en tee-shirts sans vêtements chauds, je pense que le taux de réussite du jour n'aura pas été très élevé. Néanmoins je suis surpris de voir autant de monde venir se balader dans les montagnes. Le retour se fait tranquillement ... jusqu'au moment ou je redouble, dans la partie raide, mon "pote" à un seul bras. Bien sur il me réagrippe, me demande de l'aider à nouveau. Mouai ... je lui fais remarquer que tous ses potes sont là et que eux pourraient l'aider. Visiblement il préfère que ça soit moi, je suis vraiment très honoré :-(
J'aurais toutes les peines du monde à m'en défaire, mais au moins ça me fait des souvenirs !



Deuxième objectif: le Nevado de Toluca (4691m)

Un peu plus haut que la Malinche, ce sommet est un volcan inactif dans le cratère duquel se trouvent deux lagunes: la laguna de la Luna et la laguna del Sol.
Une route en terre permet d'accéder à un refuge ... enfin plutôt un frigo, situé à 4000 mètres environ. Après une petite embrouille avec le chauffeur de taxi qui me prend pour un lapin de trois semaines, je m'installe: une salle en béton, un lit superposé ... c'est simple, et je commence à appréhender le froid de la nuit à venir avec mon nouveau duvet "Made in Mexico".

Le refuge vu de loin ...

... et de près. Vais être bien là !

La nuit aura effectivement été bien fraiche, et le réveil matinal presque une libération. Un peu trop matinal d'ailleurs le réveil: de nuit, le chemin est parfois impossible à suivre. Mais la récompense arrive bientôt et j'ai droit à un magnifique lever de soleil.


Je rejoins une arête rocheuse ou alternent sentier bien tracé et passages d'escalade facile. Je suis seul sur la montagne, c'est le pied ! Les quelques passages un peu techniques demandent la plus grande attention, car en cas de problème, personne ne viendra me chercher ici avant quelques jours.
Le sommet se rapproche petit à petit et les dernières difficultés apparaissent.

C'est tout droit !

Encore quelques dizaines de mètres d'escalade facile en zigzag de part et d'autre de l’arête et j'en aurai terminé avec l'ascension. Je redouble de concentration car le rocher devient moins bon, l'exposition augmente, et surtout tout le coté de l’arête orienté au nord (et donc encore à l'ombre) est recouvert d'une bonne couche de givre rendant les cailloux très glissants, surtout en baskets. Mais je termine sans encombres et peux profiter d'une bonne pause confortablement assis sur les rochers sommitaux.

PPPfff, faut tout faire soi même !

La vue sur les lagunes est magnifique !


La descente est tranquille, je profite encore des paysages et rentre au refuge tôt. Je comptais sur d'éventuels touristes en voiture pour me redescendre et m'éviter quelques kilomètres de marche sur la route, mais c'est peine perdue. Je suis toujours seul et dois me résoudre à rejoindre la civilisation à pied.


Pour les curieux, vous pouvez retrouver les détails pratiques et techniques et .


"Why climbing on those mountains ? Simply because they are here." Edward Whymper


It is now about three weeks since I arrived in Mexico City. If this huge, sprawling city is pretty amazing (I will talk about this later ... or maybe not), it also occupies a fairly central position in the middle of the highest volcanoes in Mexico. And even if I was planning to take a break with the mountains, it has been impossible for me to resist to the desire to discover new landscapes and reach these peaks unknown to me.

First objective: La Malinche (4461m)

Easiest
ascension of my program, it is a 1300 meters (difference in altitude between start and summit) hike, but with a lot of distance. Strangely this mountain has the name of an Indian woman who was the interpreter, the counselor and the mistress of the conquistador Hernan Cortes during theinvasion of Mexico.
After 3 hours by bus from the capital, I got good news: there is a campsite with bungalows at the trailhead at 3100m. By spending the night here I will get acclimated to the altitude. Bad news: the bungalows are expensive, and as is the weekend, they are all occupied by Mexican families ... impossible to find someone with whom to share one. Glimmer of hope: there is a mini supermarket in the camping that rents some equipment. I go without much hope and ask the old woman.
As I am alone, she is very proud to give me the smallest special tent for one person: I try to explain that it may not be such a good idea, but she assures me that it fits. Concerning the sleeping bag, it's worse: I get a very nice one for kids with dragons drawn on it. She tells me that it might be a little bit small. Indeed she has very good eyes, because it hardly goes from my feet to my belly button. As long as nights are cold at this altitude, I tell her that it may not be enough to have a good sleep. So she also gives me a very beautiful pink blanket and a mattress to ensure that I wake up without a strong backache.
So here I am leaving the store, ready to install all this equipment, and guess what?
Yeah, the rain begins to fall. For almost two and a half months since I left it was my first drops of rain ... just when I have to put up the tent ! I successfully install my camp in the few drops that have been a nice sample of what would happen. Indeed, in addition to being cold, the evening has been well watered and moist especially in the interior of the tent, the fault of an inadequate roof, too small to prevent the walls from getting wet. Unfortunatelly, because even when laying diagonally my feet and my head touch the walls.
The alarm occurs at 4 o'clock, when the horribly strong karaoke, coming from a nearby bungalow eventually stops. Those Mexicans, always ready to party !
After an hour's walk in the woods, the trail becomes slippery and steep. I see a few dozen meters in front of me a man on all fours, having trouble keeping balance. When I get close to him he's leaning against a tree and talks to me. I do not understand anything at all. I ask him to repeat it more slowly. He speaks quickly, does not articulate ... impossible to understand anything, really. Finally after two minutes, I can analyze the situation:
- He has only one arm, which explains the imbalance,
- He has a few problems with his brain,
- And above all he wants me to help him.
Great ... So here I am walking with a mexican guy hanging on my arm for a good half an hour. I have to drag, help and prevent him from falling, I really enjoy ! I will not talk about my beautiful polar jacket completely ruined by his very dirty hand ;-)
I leave him when the path becomes less steep and I go to the still distant summit after he thanked me warmly. The scenery is wild, really pretty, and I reach the top after ten meters of easy climbing, but asking for attention because of slippery rocks covered by a few inches of snow fallen overnight. Despite the cold wind, I enjoy the view during a long time.
During the descent, I meet many Mexicans on their way to the top. Considering those with a big overweight and struggling as they are very far from the end, those who have no water for a climb that lasts several hours and those in T-shirts without warm clothes, I think that the success rate of the day has not been very high. However I am surprised to see so many people walking in the mountains. The return is easy ... until I meet again, in the steep part, my "buddy" with a single arm. Of course he wants me to help him again. Mmmffff... I point out that all his friends are there and could help. Apparently he prefers me, I'm really honored :-(
I would have all the trouble to get rid of him, but at least it gives me funny souvenirs !

Second objective: the Nevado de Toluca (4691m)

Slightly higher than the Malinche, the summit is an inactive volcano in the crater of which are two lagoons: Laguna de la Luna and Laguna del Sol.
A dusty road provides access to a hut ... or I should better say a fridge, located at 4000 meters. After a brief confuse with the taxi driver who considers me as a three weeks old rabbit (french expression), I settle: a concrete room, a bunk bed ... it's simple, and I begin to be afraid of the cold night coming  with my new sleeping bag "Made in Mexico".
The night has actually been very cool, and morning awakening was a liberation. A little bit too early maybe: at night, the trail is sometimes impossible to follow. But the reward is coming soon and I am enoying a beautiful sunrise.
I reach a rocky ridge on which a well marked path and easy climbing passages alternate. I am alone on the mountain, I love it ! The few technically harder passages require some attention, because if something goes wrong, no one will get me here before a few days.
The summit is approaching gradually and the latest difficulties arise.
Another hundred feet of easy climbing zigzags on either side of the ridge and I am finished with the climb. I focus on my concentration as the rock becomes worse, the exposure increases, and above all, the side of the ridge facing north (and therefore still in the shade) is covered with a thick layer of frost making the stones very slippery, especially when climbing with sport shoes. But I end carefully and can enjoy a nice break sitting comfortably on the uppermost rocks.
The view on the lagoons is amazing !
The descent is easy, I still enjoy the landscapes and return to the hut soon. I rely on potential tourists driving down and picking me up in order to save me a few miles of walking on the road, but there are none. I am always alone and have to walk back to civilization.

lundi 7 novembre 2011

Welcome to Tijuana


 

Welcome to Tijuana
Bienvenue à Tijuana
Tekila, sexo y marihuana
Tequila, sexe et marijuana
Welcome to Tijuana
Bienvenue à Tijuana
Con el coyote no hay aduana
Avec le coyote il n'y a pas de douane

Bienvenida a Tijuana
Bienvenue à Tijuana
Bienvenida mi amor
Bienvenue mon amour
De noche a la mañana
Du soir au matin
Bienvenida a Tijuana...
Bienvenue à Tijuana
Bienvenida mi suerte
Bienvenue mon destin
A mí me gusta el verte
Le fait de te voir me plait
Bienvenida a Tijuana
Bienvenue à Tijuana
Bienvenida a Tijuana
Bienvenue à Tijuana
Bienvenida mi amor
Bienvenue mon amour
Bienvenida a Tijuana
Bienvenue à Tijuana
Bienvenida tu pena
Bienvenue ta peine
Bienvenida la cena
Bienvenue le dîner
Sopita de camaron
Soupe de crevettes
Bienvenida a Tijuana...
Bienvenue à Tijuana
Bienvenida mi suerte
Bienvenue mon destin
Bienvenida la muerte
Bienvenue la mort
Por la Panamericana
Par la Panamericana
Welcome to Tijuana
Bienvenue à Tijuana
Tekila, sexo y marihuana
Tequila, sexe et marijuana
Welcome to Tijuana
Bienvenue à Tijuana
Con el coyote no hay aduana... 
Avec le coyote il n'y a pas de douane


Tijuana ... nous avons tous entendu, vu ou lu des choses négatives sur cette ville frontière entre les US et le Mexique. Manu Chao lui a même consacré cette chanson que vous connaissez tous et qui résume, assez justement, ce que cette ville a de si spécial. Curieux comme je suis, j'ai voulu aller voir de mes propres yeux ce qu'il en est vraiment.

En arrivant du sud, la route longe pendant quelques kilomètres la frontière: ça permet de se mettre directement dans l'ambiance. A une vielle barrière métallique d'environ trois mètres de haut (certainement devenue obsolète au fil de temps, mais qui semble tout de même difficilement franchissable) succède la frontière actuelle, beaucoup plus hermétique: mur de peut-être huit mètres de haut, caméras, projecteurs, no man's land: impressionnant ! et surtout assez incroyable de se dire que ce dispositif continue sur des milliers de kilomètres !


Véritable mur de Berlin du XXIième siècle, cette palissade sépare deux mondes: le nord et le sud, l'occident et les pays en voie de développement, ou plus simplement les riches et les pauvres, comme en témoignent les groupes d'hommes qui déambulent le long du mur, semblant attendre la nuit et une hypothétique faille pour atteindre leur Eldorado. Dur de savoir quoi penser vraiment de tout cela: évidement pour nous, la présence d'un tel mur est assez choquante, mais on imagine bien ce qui se passerait s'il n'existait pas.

Après cette petite introduction, le bus parcourt la ville dans tous les sens avant d'atteindre le terminus. Bon, je commence à avoir un peu l'habitude de voyager en Amérique Latine, et je crois pouvoir dire sans me tromper qu'il vaut mieux que j'évite la plupart de ces quartiers. Ça tombe bien, on est arrivés.
Je demande au chauffeur:
- Euh, et pour aller au centre ville, ça se passe comment ?
- Tu traverses entre les magasins par là, puis tu prends le pont piéton au dessus de l'autoroute, tu vas tout droit et tu y es.
- Ah ... et ça craint pas pour moi ? (j'aime pas trop chercher les ennuis quand j'ai toutes mes affaires un peu lourdes et bien tentantes avec moi)
- Non, non.
- Ah.
Mouai, je le sens moyen, mais on va faire confiance. Allez, je prends ma tête de méchant, comme je sais si bien faire diront certaines, et en route pour l'aventure. Le chauffeur avait raison pour cette fois-ci, tout c'est bien passé, malgré quelques regards de travers.

Le centre de Tijuana est lui plutôt accueillant. C'est principalement une grosse artère semi piétonne, dans le plus pur style des années 70, ou l'on retrouve tous les ingrédients qui plaisent aux touristes nord américains qui viennent là pour "profiter" d'un peu plus de liberté que dans leur pays:
- les bars à putes ou l'on sert de l'alcool sans limite d'age,
- les pharmacies américaines (voir l'épisode sur Cabo San Lucas coté ville),

Faites bien attention aux détails !

- les hôtels ou les chambres sont louées à l'heure,

Pour les intéressés, 99 pesos = 6 €

-  et surtout les ânes maquillés, au cirage, en zèbre pour faire la photo souvenir qui va bien (véridique ! mais je ne sais pas pourquoi ils font ça).

Ou comment transformer un ane en zèbre !

Cette attraction a également beaucoup de succès auprès des "chicas buenas" qui, rappelez-vous, adorent se faire prendre en photo.

Mais Tijuana, c'est aussi et surtout le poste de frontière le plus traversé au monde. C'est principalement cela qui m'a motivé à venir ici: j'avais très envie de voir ça de plus près et surtout de le franchir à pied.

Me voilà donc parti de bon matin pour rejoindre San Diego. Premier constat: il y a du monde. Vraiment beaucoup de monde. Sur l'autoroute d'une dizaine de voie, il n'est pas possible de voir la fin de la file d'attente. Je me dis que je suis bien content d’être à pied ... avant de rapidement déchanter. Ça semble pire pour les piétons.

Une partie de l'autoroute au premier plan et de la file piétons au fond à gauche

Je rejoins la fin de la queue et commence à parler avec mon voisin:
- Tu sais combien de temps va être nécessaire pour arriver au poste frontière ?
- Trois heures, environ ...
- Ah
- Ben oui, j'ai rarement vu autant de monde attendre.
- Ah
Cool, c'est mon jour de chance :-)
En même temps c'est ce que je voulais: connaitre une fois ce que des milliers de Mexicains vivent chaque jour pour aller travailler aux US.
De temps en temps, des mecs proposent aux touristes de ne pas faire la queue, moyennant 5$ (ils semblent avoir une astuce ou connaitre certains douaniers): presque tous acceptent, et ils sont très surpris lorsque je refuse leur offre.

Pas de doute, c'est bien par là !

Heureusement les alentours de la queue sont assez animés, rendant l'attente un peu moins longue: de nombreux vendeurs ambulants proposent bonbons, boissons (trois heures sous le soleil avec vingt kilos sur le dos, ça donne soif !), souvenirs kitchs du Mexique, journaux et autres churros.


Sans oublier la musique: une dame reprend des chansons tristes pour gagner un peu d'argent: drôle d'ambiance et d'atmosphère ...


Après deux heures d'attente, j'arrive enfin à la frontière, matérialisée par une plaque, et par des marques au sol.



Premier constat: il n'y a pas de douanier coté mexicain: rien ! Pas même un bureau, une pancarte ou quoi que ce soit. Je passe un tourniquet, et me voici aux Etats-Unis, de l'autre coté de la barrière infranchissable. Je ne me réjouis pas trop vite: une autre longue file d'attente se dessine devant moi. J'imagine que les douaniers américains font de nombreux contrôles, fouillent tout le monde comme semblent le confirmer les différents panneaux indicateurs. Le but de leur recherche est principalement la drogue, en provenance de Colombie surtout et qui transite par le Mexique avant d'arriver sur le marché américain. Après une nouvelle heure d'attente j'arrive enfin aux bureaux de l'immigration, et là, grosse surprise: il y a tout au plus une demi-douzaine de douaniers, jetant tout juste un coup d’œil aux passeports. Rien à voir avec ce qui se passe lorsqu'on arrive sur le territoire US par avion: pas de photo, pas d'empreintes digitales, pas de questions concernant le but du séjour ou le billet retour, pas même un coup de tampon sur le passeport !
Moralité: les trois heures pour arriver là ne sont pas dues à de multiples et longues formalités, mais juste à un manque d'effectif, certainement volontaire afin d’emmerder un maximum les Mexicains venant travailler aux US. No comment.

Je franchis une dernière porte et me voici dans un autre monde: tout est propre, bien rangé, surveillé. Le trolley rutilant qui va à San Diego m'attend ... Incroyable de voir ces deux univers si différents et si proches à la fois ...


En bonus, quelques clichés du mois et demi passé en Basse-Californie.


Tijuana ... we've all heard, seen or read negative things about this city, border between the United States and Mexico. Manu Chao has even dedicated this song that you all know and that summarizes, quite correctly, why this city is so special. Curious as I am, I wanted to see what it really is.

Coming from the south, the road goes for several kilometers along the border: this directly gives a special atmosphere. Behind an old metal fence about three meters high (certainly become obsolete over time, but seems still difficult to cross) stands the current border, a much more hermetic wall of perhaps eight meters high, with cameras, projectors, no man's land: huge! And it's quite incredible to think that this device runs on thousands of miles! 
Berlin Wall of the twenty-first century, the fence separates two worlds: the North and South, the West and developing countries, or simply the rich and the poor, as evidenced by groups of men who walk along the wall, seeming to wait the night and a hypothetical fault to reach their Eldorado. Hard to know what to really think of it: of course for us, the presence of such a wall is pretty shocking, but we can easily imagine what would happen if he did not exist.

After this short introduction, the bus goes through the city in all directions before reaching the terminus. Well, I'm getting a little used to travel in Latin America, and I think I can say that it is better that I avoid most of these neighborhoods. Here it is, we arrive.
I ask the driver: 
- Euh, and to go downtown, how it happens?
- You cross between stores there, then you take the pedestrian bridge over the highway, you go straight aheah and you're there. 
- Ah ... and it's not dangerous for me? (I don't like troubles when I carry all my heavy and very tempting stuff )
- No, no.
- Ah. I am not convinced, but I will trust him. Come on, I make my unfriendly face, as I do so well some will say, and let's go for adventure. The driver was right for this time, everything went well, despite some wrong looks.

Tijuana downtown is rather welcoming. It is mainly a big semi pedestrian street in the style of the 70s, where we find all the ingredients that appeal to North American tourists who come there to "enjoy" a little more freedom than in their country:
- Bars with prostitutes where alcohol is served without age limit,
- American pharmacies (see the episode on Cabo San Lucas city view),
- Hotels where rooms are rented by the hour,
- And the donkeys disguised, using shoe polish, in zebras in order for tourists to take a "souvenir" picture (really! but I do not know why they do that).

This attraction also has a lot of success with the "chicas buenas" who, remember, love pictures.


But Tijuana is also the border office the more crossed in the world. It is mainly this that motivated me to come here: I really wanted to see it more closely, and especially to cross on foot.
So here I am in the morning to go to San Diego. First observation: there are a lot of people waiting. On the highway (about a dozen lanes), it is not possible to see the end of the queue. I am thinking I'm glad to walk ... before being quickly disillusioned. It seems worse for pedestrians.

I reach the end of the queue and start talking with a young guy also waiting: 

- Do you know how long it will take to reach the border? 
- About three hours ...
- Ah
- Yeah, I have hardly ever seen so many people.
- Ah. Cool, it's my lucky day :-)
At the same time this is what I wanted: to know what thousands of Mexicans live each day to work in the US.
Occasionally, some guys offer to tourists not to wait in line, for 5US$ (they seem to have a tip or know some customs): almost all agree, and they are very surprised when I refuse their offer.

Fortunately, around the queue is quite animated, making the wait a little shorter: many vendors offer sweets, drinks (three hours in the sun with twenty kilos on your back makes you thirsty!), old fashion souvenirs of Mexico, newspapers and churros. Some music as well: a lady sings sad songs to earn some money: strange feeling and atmosphere ...


After two hours of waiting, I finally arrive at the border, marked by a plaque, and marks on the ground. First observation: there is no Mexican customs: nothing! Not even an office, a sign or anything. I go through a revolving door, and here I am in the United States, on the other side of the big fence. I do not rejoice too soon: there is another long queue in front of me. I guess U.S. customs make many controls and searchs as seem to confirm the different signs. The aim of the research is mainly drugs, coming from Colombia via Mexico before reaching the U.S. market. After another hour of waiting I finally arrive at the offices of immigration, and there, big surprise: there are only a half dozen customs, just throwing a glance at the passports. Nothing to do with what happens when you arrive in the territory US by air: no photo, no fingerprints, no questions about the purpose of your trip or about your return ticket, even not a stamp on my passport ! Conclusion: three hours to get here are not due to multiple and lengthy procedures, but just a lack of staff, in order to piss up the Mexicans coming to work in the US. No comment. I cross one last door and here I am in another world: everything is clean, tidy, watched. The gleaming trolley that goes to San Diego is waiting for me ... Amazing to see these two universes so different and so close ... 

As a bonus, here are some pictures taken during the month and a half spent in Baja California.