Novembe 2006: premier voyage en Amérique Centrale, au Panama et surtout au Costa-Rica. Ce dernier pays compte pas mal de volcans, et son point culminant, le Chirripo, culmine à 3820 mètres, altitude plutôt élevée pour la région. Après en avoir fait l'ascension, plusieurs Costariciens me font remarquer qu'il s'agit du sommet le plus haut d'Amérique Centrale. Sans que cela ait été un objectif, je trouve plutôt cool d'avoir atteint ce point particulier.
Novembre 2007: direction le Guatemala avec Tof. On prévoit de gravir quelques sommets, dont deux 4000m, le plus haut étant le Tajumulco avec 4220 mètres. Tiens, j'ai l'impression que les Ticos se sont foutus de moi ou alors qu'ils sont mauvais en géographie (ou les deux). Notre guide nous confirme que c'est bien ce sommet qui est le plus haut d'Amérique Centrale. Bon, ce coup-ci, je crois que c'est bon, c'est fait !
Novembre 2011: me voilà au Mexique ... et devinez quoi: je crois que les Guatémaltèques ne sont pas meilleurs en géographie que les Costariciens. Même si certains considèrent le Mexique comme faisant partie de l'Amérique du Nord, je crois quand même que c'est ici que se trouve la montagne la plus élevée d'Amérique Centrale.
Direction donc le Pico de Orizaba, culminant à 5636 mètres d'altitude (enfin, personne ne sait vraiment en fait, l'altitude exacte semblant être comprise entre 5600 et 5700 mètres).
Je me rends dans le petit village de Tlachichuca, au pied du volcan, passer la nuit dans un gite tenu par un "guide" qui propose également aux alpinistes de les monter en 4x4 au refuge qui est vraiment éloigné de la dernière route carrossable. Les prévisions météo semblent mauvaises, je me tâte, ne sachant pas trop quoi faire. Et comme je dis souvent, quand on ne sait quoi décider, il faut attendre, la décision viendra naturellement. Bingo pour ce coup-ci: un car arrive, avec un groupe de 50 personnes d'un club de montagne de Mexico (une sorte de GUM local, mais avec des encadrants alpi quand même vachement moins sympas et compétents ;-) qui prévoit de dormir au refuge et faire l'ascension en même temps que moi.
OK ... bon ben je reviendrai quand ça sera plus tranquille alors ! C'est pas que je sois asocial, mais quand même un petit peu.
Retour quelques jours plus tard sous un grand soleil, et peu de personnes prévues pour l'ascension d'après le propriétaire du gite. Trop peu même, car sans personne avec qui partager les frais, aller au refuge en 4x4 est hors de prix, environ 120$. Bon, ben je me contenterai d'un taxi et je marcherai ensuite. Un peu en retard, j'entame la longue marche jusqu'au refuge, en n'ayant que de vagues informations sur sa localisation exacte. Tout ce que je sais, c'est qu'il ne faut pas suivre la piste, trop longue, mais prendre des raccourcis. Problème: il n'y a pas de véritable chemin. Va falloir avoir du flair et improviser !
Après deux heures de marche, et pas complètement sur de la direction exacte à suivre, j'opte pour la technique indienne: il y a des traces de pas, visiblement des chaussures de montagnes, de taille assez grande ... ça doit bien mener au refuge ! Bien vu: je l'atteins une heure plus tard, un peu avant la nuit.
Une quinzaine d'alpinistes occidentaux sont déjà présents dans le refuge. Tous sont montés en 4x4, avec de larges réserves d'eau, des provisions, du matériel pour cuisiner et leurs guides. Je suis en léger décalage en étant monté à pied, avec 3 sandwiches et 3 litres d'eau pour deux jours. Ils me regardent d'ailleurs un peu bizarrement lorsque je débarque avec mon gros sac dans la seule grande pièce du refuge.
La nuit est courte: à partir de minuit les réveils se succèdent et la plupart des gens ne sont que peu respectueux de ceux qui dorment encore: discussions à haute voix, lumières dans les yeux et même photos aux flash, ce qui me permettra de faire plus ample connaissance avec deux allemands qui ne voient pas en quoi cela peut être dérangeant pour les dormeurs.
En ce qui me concerne, le départ se fait à 3 heures, en même temps qu'un groupe que je distance rapidement. Le sentier est bon, assez efficace et je rattrape un autre groupe en abordant les premières pentes de neige un peu raides. Bon, soyons prudents: je mets les crampons et continue jusqu'à un col que j'atteins après 3 heures de marches. Mauvaise nouvelle: le vent se lève, il fait vraiment froid. J'enfile tous les vêtements que j'ai, je me réchauffe un peu, sauf les mains: je crois que j'ai été optimiste en ne prenant qu'une paire de gants polaires.
Première récompense tout de même: j'ai droit à l'un des plus beau lever de soleil de ma vie, là, tout seul, perché à 5000m, au dessus des plaines mexicaines.
Le spectacle continue une fois le soleil bien levé, avec l'ombre du volcan qui se projette en contrebas.
Une pente de neige mène à l'antécime. Elle ne parait pas très longue, mais c'est une fausse impression. Je dois faire beaucoup de pauses pour me réchauffer les doigts et éviter qu'ils ne gèlent, je commence à avoir faim également. Mais comme je dis souvent: "Manger c'est tricher" ... et pis de toutes façons je suis parti à l'arrach' sans prendre de nourriture adéquate, ça résout le problème. J'atteins enfin le bord du cratère sommital, bien fatigué. Une arête neigeuse file vers le sommet. Le cheminement est aisé, mais mieux vaut de pas glisser d'un coté ou de l'autre.
Et enfin ... après 6 heures de marche me voici au sommet ! C'est magnifique. Je l'ai encore une fois pour moi tout seul, ça devient une (bonne) habitude.
Après ces quelques minutes de bonheur, il est temps de redescendre. A proximité du col je croise les deux groupes doublés le matin: ils sont tous très fatigués, avancent lentement, certains n'ont plus d'eau et à ce rythme il leur reste encore 3 bonnes heures avant le sommet. J'ai mal pour eux ! Surtout je sais que je dois les attendre au refuge pour profiter de leur 4x4 et ne pas rentrer à pied. Je leur donne de l'eau, leur souhaite bonne chance et poursuis ma route.
La descente se fait sans encombres et j'arrive au refuge à la mi-journée.
La longue attente commence ... Heureusement, pour faire passer le temps je peux discuter avec des guides mexicains (auxquels je revends mon matériel qui ne me servira plus) et une alpiniste russe qui me raconte ses dernières vacances à Chamonix, sous la pluie pendant deux semaines (je lui explique que c'est normal ;-). Ça n'est que vers 18h qu'arrivent deux groupes de zombies, complètement explosés et à bout de forces, mais contents d'avoir finalement pu atteindre le sommet également. Cool, on va pouvoir rentrer !!!
C'en est terminé pour la montagne au Mexique ... et je tiens à remercier chaleureusement mon support logistique très efficace qui m'a permis de récupérer mon matériel de montagne en cours de route !!
Pour les détails techniques et pratiques, c'est toujours sur C2C.
Et vous pouvez retrouver ici les meilleures photos prises dans l'état de Puebla.
Je me rends dans le petit village de Tlachichuca, au pied du volcan, passer la nuit dans un gite tenu par un "guide" qui propose également aux alpinistes de les monter en 4x4 au refuge qui est vraiment éloigné de la dernière route carrossable. Les prévisions météo semblent mauvaises, je me tâte, ne sachant pas trop quoi faire. Et comme je dis souvent, quand on ne sait quoi décider, il faut attendre, la décision viendra naturellement. Bingo pour ce coup-ci: un car arrive, avec un groupe de 50 personnes d'un club de montagne de Mexico (une sorte de GUM local, mais avec des encadrants alpi quand même vachement moins sympas et compétents ;-) qui prévoit de dormir au refuge et faire l'ascension en même temps que moi.
OK ... bon ben je reviendrai quand ça sera plus tranquille alors ! C'est pas que je sois asocial, mais quand même un petit peu.
Retour quelques jours plus tard sous un grand soleil, et peu de personnes prévues pour l'ascension d'après le propriétaire du gite. Trop peu même, car sans personne avec qui partager les frais, aller au refuge en 4x4 est hors de prix, environ 120$. Bon, ben je me contenterai d'un taxi et je marcherai ensuite. Un peu en retard, j'entame la longue marche jusqu'au refuge, en n'ayant que de vagues informations sur sa localisation exacte. Tout ce que je sais, c'est qu'il ne faut pas suivre la piste, trop longue, mais prendre des raccourcis. Problème: il n'y a pas de véritable chemin. Va falloir avoir du flair et improviser !
Après deux heures de marche, et pas complètement sur de la direction exacte à suivre, j'opte pour la technique indienne: il y a des traces de pas, visiblement des chaussures de montagnes, de taille assez grande ... ça doit bien mener au refuge ! Bien vu: je l'atteins une heure plus tard, un peu avant la nuit.
Une quinzaine d'alpinistes occidentaux sont déjà présents dans le refuge. Tous sont montés en 4x4, avec de larges réserves d'eau, des provisions, du matériel pour cuisiner et leurs guides. Je suis en léger décalage en étant monté à pied, avec 3 sandwiches et 3 litres d'eau pour deux jours. Ils me regardent d'ailleurs un peu bizarrement lorsque je débarque avec mon gros sac dans la seule grande pièce du refuge.
La nuit est courte: à partir de minuit les réveils se succèdent et la plupart des gens ne sont que peu respectueux de ceux qui dorment encore: discussions à haute voix, lumières dans les yeux et même photos aux flash, ce qui me permettra de faire plus ample connaissance avec deux allemands qui ne voient pas en quoi cela peut être dérangeant pour les dormeurs.
En ce qui me concerne, le départ se fait à 3 heures, en même temps qu'un groupe que je distance rapidement. Le sentier est bon, assez efficace et je rattrape un autre groupe en abordant les premières pentes de neige un peu raides. Bon, soyons prudents: je mets les crampons et continue jusqu'à un col que j'atteins après 3 heures de marches. Mauvaise nouvelle: le vent se lève, il fait vraiment froid. J'enfile tous les vêtements que j'ai, je me réchauffe un peu, sauf les mains: je crois que j'ai été optimiste en ne prenant qu'une paire de gants polaires.
Première récompense tout de même: j'ai droit à l'un des plus beau lever de soleil de ma vie, là, tout seul, perché à 5000m, au dessus des plaines mexicaines.
Le spectacle continue une fois le soleil bien levé, avec l'ombre du volcan qui se projette en contrebas.
Une pente de neige mène à l'antécime. Elle ne parait pas très longue, mais c'est une fausse impression. Je dois faire beaucoup de pauses pour me réchauffer les doigts et éviter qu'ils ne gèlent, je commence à avoir faim également. Mais comme je dis souvent: "Manger c'est tricher" ... et pis de toutes façons je suis parti à l'arrach' sans prendre de nourriture adéquate, ça résout le problème. J'atteins enfin le bord du cratère sommital, bien fatigué. Une arête neigeuse file vers le sommet. Le cheminement est aisé, mais mieux vaut de pas glisser d'un coté ou de l'autre.
Et enfin ... après 6 heures de marche me voici au sommet ! C'est magnifique. Je l'ai encore une fois pour moi tout seul, ça devient une (bonne) habitude.
Cumbre ! |
Happy !!! |
Après ces quelques minutes de bonheur, il est temps de redescendre. A proximité du col je croise les deux groupes doublés le matin: ils sont tous très fatigués, avancent lentement, certains n'ont plus d'eau et à ce rythme il leur reste encore 3 bonnes heures avant le sommet. J'ai mal pour eux ! Surtout je sais que je dois les attendre au refuge pour profiter de leur 4x4 et ne pas rentrer à pied. Je leur donne de l'eau, leur souhaite bonne chance et poursuis ma route.
La descente se fait sans encombres et j'arrive au refuge à la mi-journée.
La longue attente commence ... Heureusement, pour faire passer le temps je peux discuter avec des guides mexicains (auxquels je revends mon matériel qui ne me servira plus) et une alpiniste russe qui me raconte ses dernières vacances à Chamonix, sous la pluie pendant deux semaines (je lui explique que c'est normal ;-). Ça n'est que vers 18h qu'arrivent deux groupes de zombies, complètement explosés et à bout de forces, mais contents d'avoir finalement pu atteindre le sommet également. Cool, on va pouvoir rentrer !!!
C'en est terminé pour la montagne au Mexique ... et je tiens à remercier chaleureusement mon support logistique très efficace qui m'a permis de récupérer mon matériel de montagne en cours de route !!
Pour les détails techniques et pratiques, c'est toujours sur C2C.
Et vous pouvez retrouver ici les meilleures photos prises dans l'état de Puebla.
Dream #5 : On the top of Mexico
November 2006: first trip to Central America, in Panama and especially in Costa Rica. This country has got a lot of volcanoes, and its highest point, the Chirripo, culminates at 3820 meters, which is rather high for the region. After hiking it, many Costaricans point me out that this is the highest peak in Central America. Even if this has never been a goal, I find pretty cool to have reached this special point.
November 2007: go to Guatemala with Tof. We plan to climb a few peaks, two above 4000m, the highest being the Tajumulco with 4220 meters. Well, I feel that the Ticos were kidding me or maybe they are just bad in geography (or both). Our guide tells us that this summit is the highest in Central America. Well, this time, I think it's good: it's done !
November 2011: I am in Mexico ... and guess what: I think the Guatemalans are not better in geography than Costaricans. While some consider Mexico as part of North America, I still think this is where is the highest mountain in Central America.
Let’s go then to the Pico de Orizaba, rising at 5636 meters (well, nobody really knows, in fact, seems that the exact altitude is in between 5600 and 5700 meters).
I reach the small village of Tlachichuca at the foot of the volcano, spend the night in a lodge owned by a "guide" who also carries mountaineers to the shelter with his jeep, as it is really far from the last normal road. The weather seems bad, I am wondering, don’t know what to do. And as I often say, when you do not know what to decide, wait, the decision will come naturally. Bingo for this time: a bus arrives, with a group of 50 people from a mountainering association in Mexico (a kind of local GUM, but with alpinism supervisors not as nice and competent ;-), supposed to sleep in the hut and to climb the same time as me.
OK ... well, I'll come back when it's quieter then ! It's not that antisocial, but still a little bit.
Back a few days later, sunny weather, and few people expected to climb says the owner of the lodge. Even not enough, because no one with whom to share the cost of the jeep to the hut, which is expensive, about $ 120. So, I'll take a taxi and then I will walk. A little bit late, I begin the long walk to the hut, having only vague information on its exact location. All I know is that I should not follow the ‘road’ for jeeps too long, but take shortcuts. Problem: there is no real trail. I will have to improvise !
After two hours of walking, and not completely on the exact direction to follow, I opt for Indian technology: there are footprints, apparently of hiking boots, size large enough ... although it should go the way to the hut ! Good decision: I reach one hour later, just before dark.
About fifteen western climbers are already in the hut. All of them came in jeeps, with large water reserves, food, cooking equipment and guides. I feel a little bit different, as I hiked, with 3 sandwiches and 3 liters of water for two days. They look at me strangely when I arrive with my heavy backpack in only large room of the hut.
The night is short: starting at midnight, people wahe up and are just disrespectful of those who are still sleeping: discussions with a loud voice, lights in the eyes and even photos with flash, which will allow me to introduce myself to two Germans who do not understand that this can be disruptive to the sleepers.
As for me, I start hiking at 3.00am, with a group that I distance quickly. The trail is good, very effective and I overtake another group when reaching the steep first slopes of snow. Well, let's be careful: I put the crampons on and continue until I reach a pass after three hours. Bad news: the wind picks up, it's really cold. I put all my clothes on, I get a little bit warmer, except the hands, I think I was optimistic when bringing only one pair of polar gloves.
First award, however: I am entitled to one of my most beautiful sunrise ever, here, all alone, perched at 5000m, above the plains of Mexico.
The show continues after the sun rose, with the shadow of the volcano projected below.
A snow slope leads to the lower summit. It does not seem very long, but it is a false impression. I have to do a lot of pauses to warm my and prevent them from freezing, I'm getting hungry too. But as I often say: "Eating is cheating" ... and anyway I got packed quickly, without taking adequate food, which solves the problem. Finally I reach the edge of the summit crater, quite tired. A snowy ridge goes to the top. The path is easy, but it’s better not to slip on one side or the other.
And finally ... after 6 hours of walking here I am on top ! It's amazing. I am alone, it becomes a (good) habit.
And finally ... after 6 hours of walking here I am on top ! It's amazing. I am alone, it becomes a (good) habit.
After few minutes of happiness, it's time to go down. Near the pass I meet the two groups seen in the morning: they are all very tired, move slowly, some are out of water and with this speed there is still a good 3 hours before the summit. I am sorry for them ! Mostly I know I have to wait at the hut to enjoy their jeep and not to walk home. I give them water, wish them good luck and keep on going down.
The descent is made without incident and I arrive at the hut around noon.
The long wait begins ... Fortunately, I can talk with mexican guides (I sell them the equipment that I don’t need anymore) and with a russian mountaineer who tells me about her last rainy holidays in Chamonix (I explain her that that's normal ;-). Around 6.00pm arrive two groups of zombies, completely exhausted, but happy to have finally been able to reach the top as well. Cool, let’s go back !
It is all done for the mountains in Mexico ... and I want to warmly thank my very efficient logistical support that allowed me to get my mountain gear on the way !
You can find here the best pictures taken in the state of Puebla.