jeudi 22 décembre 2011

Rêve numéro 5: sur le toit du Mexique



Novembe 2006: premier voyage en Amérique Centrale, au Panama et surtout au Costa-Rica. Ce dernier pays compte pas mal de volcans, et son point culminant, le Chirripo, culmine à 3820 mètres, altitude plutôt élevée pour la région. Après en avoir fait l'ascension, plusieurs Costariciens me font remarquer qu'il s'agit du sommet le plus haut d'Amérique Centrale. Sans que cela ait été un objectif, je trouve plutôt cool d'avoir atteint ce point particulier.
Novembre 2007: direction le Guatemala avec Tof. On prévoit de gravir quelques sommets, dont deux 4000m, le plus haut étant le Tajumulco avec 4220 mètres. Tiens, j'ai l'impression que les Ticos se sont foutus de moi ou alors qu'ils sont mauvais en géographie (ou les deux). Notre guide nous confirme que c'est bien ce sommet qui est le plus haut d'Amérique Centrale. Bon, ce coup-ci, je crois que c'est bon, c'est fait !
Novembre 2011: me voilà au Mexique ... et devinez quoi: je crois que les Guatémaltèques ne sont pas meilleurs en géographie que les Costariciens. Même si certains considèrent le Mexique comme faisant partie de l'Amérique du Nord,  je crois quand même que c'est ici que se trouve la montagne la plus élevée d'Amérique Centrale.

Direction donc le Pico de Orizaba, culminant à 5636 mètres d'altitude (enfin, personne ne sait vraiment en fait, l'altitude exacte semblant être comprise entre 5600 et 5700 mètres).
Je me rends dans le petit village de Tlachichuca, au pied du volcan, passer la nuit dans un gite tenu par un "guide" qui propose également aux alpinistes de les monter en 4x4 au refuge qui est vraiment éloigné de la dernière route carrossable. Les prévisions météo semblent mauvaises, je me tâte, ne sachant pas trop quoi faire. Et comme je dis souvent, quand on ne sait quoi décider, il faut attendre, la décision viendra naturellement. Bingo pour ce coup-ci: un car arrive, avec un groupe de 50 personnes d'un club de montagne de Mexico (une sorte de GUM local, mais avec des encadrants alpi quand même vachement moins sympas et compétents ;-) qui prévoit de dormir au refuge et faire l'ascension en même temps que moi.
OK ... bon ben je reviendrai quand ça sera plus tranquille alors ! C'est pas que je sois asocial, mais quand même un petit peu.

Retour quelques jours plus tard sous un grand soleil, et peu de personnes prévues pour l'ascension d'après le propriétaire du gite. Trop peu même, car sans personne avec qui partager les frais, aller au refuge en 4x4 est hors de prix, environ 120$. Bon, ben je me contenterai d'un taxi et je marcherai ensuite. Un peu en retard, j'entame la longue marche jusqu'au refuge, en n'ayant que de vagues informations sur sa localisation exacte. Tout ce que je sais, c'est qu'il ne faut pas suivre la piste, trop longue, mais prendre des raccourcis. Problème: il n'y a pas de véritable chemin. Va falloir avoir du flair et improviser !


Après deux heures de marche, et pas complètement sur de la direction exacte à suivre, j'opte pour la technique indienne: il y a des traces de pas, visiblement des chaussures de montagnes, de taille assez grande ... ça doit bien mener au refuge ! Bien vu: je l'atteins une heure plus tard, un peu avant la nuit.

Une quinzaine d'alpinistes occidentaux sont déjà présents dans le refuge. Tous sont montés en 4x4, avec de larges réserves d'eau, des provisions, du matériel pour cuisiner et leurs guides. Je suis en léger décalage en étant monté à pied, avec 3 sandwiches et 3 litres d'eau pour deux jours. Ils me regardent d'ailleurs un peu bizarrement lorsque je débarque avec mon gros sac dans la seule grande pièce du refuge.
La nuit est courte: à partir de minuit les réveils se succèdent et la plupart des gens ne sont que peu respectueux de ceux qui dorment encore: discussions à haute voix, lumières dans les yeux et même photos aux flash, ce qui me permettra de faire plus ample connaissance avec deux allemands qui ne voient pas en quoi cela peut être dérangeant pour les dormeurs.

En ce qui me concerne, le départ se fait à 3 heures, en même temps qu'un groupe que je distance rapidement. Le sentier est bon, assez efficace et je rattrape un autre groupe en abordant les premières pentes de neige un peu raides. Bon, soyons prudents: je mets les crampons et continue jusqu'à un col que j'atteins après 3 heures de marches. Mauvaise nouvelle: le vent se lève, il fait vraiment froid. J'enfile tous les vêtements que j'ai, je me réchauffe un peu, sauf les mains: je crois que j'ai été optimiste en ne prenant qu'une paire de gants polaires.
Première récompense tout de même: j'ai droit à l'un des plus beau lever de soleil de ma vie, là, tout seul, perché à 5000m, au dessus des plaines mexicaines.


Le spectacle continue une fois le soleil bien levé, avec l'ombre du volcan qui se projette en contrebas.



Une pente de neige mène à l'antécime. Elle ne parait pas très longue, mais c'est une fausse impression. Je dois faire beaucoup de pauses pour me réchauffer les doigts et éviter qu'ils ne gèlent, je commence à avoir faim également. Mais comme je dis souvent: "Manger c'est tricher" ... et pis de toutes façons je suis parti à l'arrach' sans prendre de nourriture adéquate, ça résout le problème. J'atteins enfin le bord du cratère sommital, bien fatigué. Une arête neigeuse file vers le sommet. Le cheminement est aisé, mais mieux vaut de pas glisser d'un coté ou de l'autre.


Et enfin ... après 6 heures de marche me voici au sommet ! C'est magnifique. Je l'ai encore une fois pour moi tout seul, ça devient une (bonne) habitude.

Cumbre !

Happy !!!

Après ces quelques minutes de bonheur, il est temps de redescendre. A proximité du col je croise les deux groupes doublés le matin: ils sont tous très fatigués, avancent lentement, certains n'ont plus d'eau et à ce rythme il leur reste encore 3 bonnes heures avant le sommet. J'ai mal pour eux ! Surtout je sais que je dois les attendre au refuge pour profiter de leur 4x4 et ne pas rentrer à pied. Je leur donne de l'eau, leur souhaite bonne chance et poursuis ma route.


La descente se fait sans encombres et j'arrive au refuge à la mi-journée.

  

La longue attente commence ... Heureusement, pour faire passer le temps je peux discuter avec des guides mexicains (auxquels je revends mon matériel qui ne me servira plus) et une alpiniste russe qui me raconte ses dernières vacances à Chamonix, sous la pluie pendant deux semaines (je lui explique que c'est normal ;-). Ça n'est que vers 18h qu'arrivent deux groupes de zombies, complètement explosés et à bout de forces, mais contents d'avoir finalement pu atteindre le sommet également. Cool, on va pouvoir rentrer !!!

C'en est terminé pour la montagne au Mexique ... et je tiens à remercier chaleureusement mon support logistique très efficace qui m'a permis de récupérer mon matériel de montagne en cours de route !!

Pour les détails techniques et pratiques, c'est toujours sur C2C.

Et vous pouvez retrouver ici les meilleures photos prises dans l'état de Puebla.



Dream #5 : On the top of Mexico

 

November 2006: first trip to Central America, in Panama and especially in Costa Rica. This country has got a lot of volcanoes, and its highest point, the Chirripo, culminates at 3820 meters, which is rather high for the region. After hiking it, many Costaricans point me out that this is the highest peak in Central America. Even if this has never been a goal, I find pretty cool to have reached this special point.

November 2007: go to Guatemala with Tof. We plan to climb a few peaks, two above 4000m, the highest being the Tajumulco with 4220 meters. Well, I feel that the Ticos were kidding me or maybe they are just bad in geography (or both). Our guide tells us that this summit is the highest in Central America. Well, this time, I think it's good: it's done !

November 2011: I am in Mexico ... and guess what: I think the Guatemalans are not better in geography than Costaricans. While some consider Mexico as part of North America, I still think this is where is the highest mountain in Central America.

Let’s go then to the Pico de Orizaba, rising at 5636 meters (well, nobody really knows, in fact, seems that the exact altitude is in between 5600 and 5700 meters).

I reach the small village of Tlachichuca at the foot of the volcano, spend the night in a lodge owned by a "guide" who also carries mountaineers to the shelter with his jeep, as it is really far from the last normal road. The weather seems bad, I am wondering, don’t know what to do. And as I often say, when you do not know what to decide, wait, the decision will come naturally. Bingo for this time: a bus arrives, with a group of 50 people from a mountainering association in Mexico (a kind of local GUM, but with alpinism supervisors not as nice and competent ;-), supposed to sleep in the hut and to climb the same time as me.

OK ... well, I'll come back when it's quieter then ! It's not that antisocial, but still a little bit.

Back a few days later, sunny weather, and few people expected to climb says the owner of the lodge. Even not enough, because no one with whom to share the cost of the jeep to the hut, which is expensive, about $ 120. So, I'll take a taxi and then I will walk. A little bit late, I begin the long walk to the hut, having only vague information on its exact location. All I know is that I should not follow the ‘road’ for jeeps too long, but take shortcuts. Problem: there is no real trail. I will have to improvise !

After two hours of walking, and not completely on the exact direction to follow, I opt for Indian technology: there are footprints, apparently of hiking boots, size large enough ... although it should go the way to the hut ! Good decision: I reach one hour later, just before dark.

About fifteen western climbers are already in the hut. All of them came in jeeps, with large water reserves, food, cooking equipment and guides. I feel a little bit different, as I hiked, with 3 sandwiches and 3 liters of water for two days. They look at me strangely when I arrive with my heavy backpack in only large room of the hut.

The night is short: starting at midnight, people wahe up and are just disrespectful of those who are still sleeping: discussions with a loud voice, lights in the eyes and even photos with flash, which will allow me to introduce myself to two Germans who do not understand that this can be disruptive to the sleepers.

As for me, I start hiking at 3.00am, with a group that I distance quickly. The trail is good, very effective and I overtake another group when reaching the steep first slopes of snow. Well, let's be careful: I put the crampons on and continue until I reach a pass after three hours. Bad news: the wind picks up, it's really cold. I put all my clothes on, I get a little bit warmer, except the hands, I think I was optimistic when bringing only one pair of polar gloves.

First award, however: I am entitled to one of my  most beautiful sunrise ever, here, all alone, perched at 5000m, above the plains of Mexico.

The show continues after the sun rose, with the shadow of the volcano projected below.

A snow slope leads to the lower summit. It does not seem very long, but it is a false impression. I have to do a lot of pauses to warm my and prevent them from freezing, I'm getting hungry too. But as I often say: "Eating is cheating" ... and anyway I got packed quickly, without taking adequate food, which solves the problem. Finally I reach the edge of the summit crater, quite tired. A snowy ridge goes to the top. The path is easy, but it’s better not to slip on one side or the other.
And finally ... after 6 hours of walking here I am on top ! It's amazing. I am alone, it becomes a (good) habit.

After few minutes of happiness, it's time to go down. Near the pass I meet the two groups seen in the morning: they are all very tired, move slowly, some are out of water and with this speed there is still a good 3 hours before the summit. I am sorry for them ! Mostly I know I have to wait at the hut to enjoy their jeep and not to walk home. I give them water, wish them good luck and keep on going down.

The descent is made without incident and I arrive at the hut around noon.

The long wait begins ... Fortunately, I can talk with mexican guides (I sell them the equipment that I don’t need anymore) and with a russian mountaineer who tells me about her last rainy holidays in Chamonix (I explain her that that's normal ;-). Around 6.00pm arrive two groups of zombies, completely exhausted, but happy to have finally been able to reach the top as well. Cool, let’s go back !

It is all done for the mountains in Mexico ... and I want to warmly thank my very efficient logistical support that allowed me to get my mountain gear on the way !
You can find here the best pictures taken in the state of Puebla.

dimanche 11 décembre 2011

Rêve numéro 4: Sébastian Castella et la Monumental de Mexico


Petite pause entre deux virées en montagne pour moi, et entre deux récits d'ascensions pour vous (oui, oui, ne vous inquiétez pas, il y a encore un article sur la montagne à venir :-), et direction la ville de Tlaxcala à une centaine de kilomètres de Mexico.

Qu'est-ce que je vais faire dans cette ville méconnue ?
- déjà la visiter, car Tlaxcala est réputée pour son centre typique et ses bâtiments coloniaux,
- en novembre s'y déroule une féria, et je suis curieux de voir à quoi ça ressemble,
- qui dit féria dit corrida, et j'ai très envie d'assister à une corrida au Mexique,
- et en plus ça n'est pas n'importe quelle corrida, puisque outre deux toreros locaux peu connus, figure au cartel Sébastian Castella.

Le paséo

Pour éclairer les non aficionados, Sébastian Castella est un toréro biterrois d'une trentaine d'années, il est le meilleur toréro français de tous les temps, et un des tous meilleurs mondiaux depuis une dizaine d'années. Et surtout, de par sa technique très aboutie, sa façon de toréer, son style et sa classe naturelle, il est de loin le toréro que je préfère.

Il est midi, le bus me pose quelque part dans Tlaxcala, et le chauffeur m'explique vaguement ou se trouvent les arènes afin que je puisse aller acheter ma place pour le spectacle de l'après-midi. Je suis un peu perdu, j'essaie de me repérer sur le plan de mon guide, je lève les yeux pour trouver un nom de rue ... et là surprise: qui je vois, juste devant moi, sur le trottoir et sortant de son hôtel ... Sébastian Castella lui même ! Incroyable !!
Il faut savoir que les toréros sont généralement des personnages très secrets, mystérieux voire un peu mystiques et qu'il est vraiment rare de pouvoir les approcher et à fortiori de les rencontrer.
Je le salue en français: à son tour d’être  surpris de rencontrer un compatriote dans cette petite ville du fin fond du Mexique. Nous discutons quelques minutes (réel privilège pour lui moi ;-), puis je lui souhaite bonne chance pour la corrida à venir, il me remercie de venir de si loin pour le voir toréer, et nous posons pour une petite photo souvenir.

C'est qui qui les plus beaux ? ;-)

Il parait que les Mexicains ne sont à l'heure qu'en deux occasions: pour les enterrements et pour les corridas. Je crains que ça ne soit inexact. Le spectacle de l'après midi commence en retard (chose impensable en France ou en Espagne), les spectateurs le sont encore plus, et tout se déroule dans une ambiance bon-enfant, mais quelque peu dissipée. Les premiers toros sont laids, mal faits, leurs cornes semblent afeïtées (limées), mais le public peu connaisseur n'en a que faire. Les toreros mexicains usent de tous les artifices pour paraitre spectaculaires et courageux, personne n'y trouve à redire ... je suis légèrement déçu, mais je m'y attendais un peu.


La suite est un peu meilleure, mais les toros faibles, sans noblesse ni bravoure ne permettent pas le triomphe des toreros. Sébastian Castella s'en sort mieux que ses compagnons, grâce à sa technique et à sa science des toros, mais il perd d'éventuels trophées en tuant mal ses adversaires. Dommage !

La fin de la soirée est très calme: pas de fête dans les rues ou dans les bars, rien à voir avec les férias du sud de la France: tout le monde va se coucher ... il ne me reste plus qu'à en faire autant ... 

Quelques jours plus tard ... 

Tout aficionado rêve de voir son art préféré dans les plus grandes arènes de France, d'Espagne ou d'Amérique Latine. Depuis une quinzaine d'années que je fréquente les "plazas de toros", j'ai ainsi eu la chance de pouvoir assister à des corridas à Béziers, Nîmes, Arles, Pampelune, Quito, avec l'espoir de pouvoir aller un jour à Madrid, Séville et ... Mexico.
La Monumental de Mexico ... les plus grandes arènes du monde ... 48000 places. Tous les plus grands y ont triomphé. Sébastian Castella y a gracié un toro l'an dernier, fait rarissime, auquel il a symboliquement coupé les deux oreilles et la queue. Depuis, c'est le héros de tout un peuple, une idole ici au Mexique. Ça tombe bien, il est à l'affiche en ce dimanche après-midi de novembre.


Première impression en pénétrant dans l'enceinte: c'est énorme, vraiment énorme. Malheureusement, en ce weekend prolongé de quatre jours pour les Mexicains, de nombreux Chilangos ont quitté la capitale et les arènes ne sont remplies qu'aux deux tiers environ. C'est tout de même impressionnant.
La vie étant assez bon marché ici, j'ai pu me payer une place dans les premiers rangs.
Premier constat: il doit y avoir quelqu'un de connu assis derrière moi, car tout le monde regarde dans cette direction. Je me retourne ... ben non, je ne vois pas ... personne de célèbre que je connais. 
J'engage la conversation avec mon voisin qui m'explique que je ne dois pas payer mes bières à chaque fois que j'en commande une, mais qu'il me faut garder les grands verres en carton vides et payer à la fin en fonction de ce que j'ai bu. Je me fais, au passage, la réflexion que cela n'aurait aucune chance de fonctionner en France ...
- Est-ce que tu sais pourquoi tout le monde regarde derrière nous ?
- Ouai, il y a Matt Damon assis trois rangs derrière !
- Qui ça ?
- Matt Damon !!!
- Connais pas ... qui c'est ?
- Ben, un acteur américain ... très célèbre ...
- Ah bon ... connais pas ...
- Ouai, regarde, c'est mec avec la casquette noire, il est assis à coté d'un acteur de la série "Prison break"
- Aahh ...
Je n'ai pas osé en demandé plus, je crois que je suis suffisamment passé pour un inculte comme ça.


16h30, la corrida commence à l'heure cette fois-ci. Les toros, même si plus petits qu'en Europe, sont bien présentés. Malheureusement, à l'exception d'un, ils sont faibles, tombent à plusieurs reprises et sont vite fatigués. Les trois toreros font néanmoins de leur mieux pour présenter un spectacle de qualité devant un public de connaisseurs.
Mes voisins mexicains enchainent les bières à un bon rythme, me font gouter quelques spécialités culinaires locales, jusqu'à la mort du sixième et dernier toro. Bonne surprise: comme cela se produit parfois au Mexique et parce que les spectateurs sont mécontents de la qualité du bétail, l'organisateur décide "d'offrir" deux toros supplémentaires. L'espoir revient, les commandes de bières reprennent ... mais la fin de la corrida ne sera pas meilleure.

La soirée a quand même été bonne, mais je commence à être un peu "borracho" ... ça tombe mal, demain je me lève très tôt pour retourner dans les montagnes ...

Vous pouvez voir ici une sélection de photos prises dans les états de Tlaxcala et Morelos, et  celles de Mexico City et des alentours.



Dream #4 : Sébastian Castella and the Monumental of Mexico



Short break in between two trips in the mountains for me, and two stories of climbing for you (yes, yes, do not worry, there is still an article about the mountains coming :-), and let's go to the city of Tlaxcala, one hundred kilometers from Mexico City.

What am I going to do in this unknown city?
- Visit first, as Tlaxcala is famous for its downtown and its typical colonial buildings,
- a feria takes place overthere in November, and I'm curious to see what it looks like,

- in any feria, there are bullfights, and I really want to attend a bullfight in Mexico,
- and it’s not any bullfight, as in addition to two local bullfighters, Sebastian Castella is also schedulded.
To inform non-aficionados, Sebastian Castella is a thirty years old french bullfighter, he is the best french bullfighter ever, and one of the very best in the world fort the past ten years. And above all, by his very accomplished technique, his way of bullfighting, his style and his natural class, he is my favorite one.
It is noon, the bus drops me down somewhere in Tlaxcala, and the driver tells me vaguely where is the bullfight ring so that I can go and buy my ticket for the show in the afternoon. I'm a little bit lost, have a look at the map of my guide, I look up to find a street name ... and surprise: who can I see in front of me on the sidewalk and coming out of his hotel ... Sebastian Castella himself ! Incredible !
Be aware that the bullfighters are usually very secret characters, mysterious and even a little mystical and it's really rare to be able to approach and even more to meet them.
I tell him “Hello” in french, he is really surprised to meet a fellow in this small town deep in Mexico. We discuss a few minutes (real privilege for him me ;-), then I wish him good luck for the fight to come, he thanks me for coming from so far to see him, and we go for a “souvenir” picture.


It’s told that the Mexicans are always late, except for two events: funerals and bullfights. I got to say it’s not true at all. The show starts late (something impossible in France or Spain), viewers are even more late, and everything happens in an atmosphere of good-natured but somewhat dissipated. The first bulls are ugly, poorly made, their horns seem to be filed but the public just does not care. The mexican bullfighters make use of every artifice to seem dramatic and courageous, no one finds fault ... I am slightly disappointed, but it’s not a real surprise.
Following is a little better, but the weak bulls, without courage or nobility, do not allow the triumph of the bullfighters. Sebastian Castella is doing better than his companions, with his technique and his knowledge of the bulls, but he looses any trophies when killing his opponents badly. Too sad !


The end of the evening is very quiet: no party in the streets or in bars, nothing to do with the “ferias” in the south of France: everyone goes to bed ... I do the same ... 

A few days later ... 

Any aficionado dreams of seeing his favorite art in the larger bullfight rings of France, Spain or Latin America. For fifteen years that I go to the "plazas de toros," I have had the chance to see bullfights in Beziers, Nimes, Arles, Pamplona, ​​Quito, with the hope to go one day in Madrid, Seville and ... Mexico.

The Monumental de Mexico ... the bigest bullfight ring in the world ... 48,000 seats. All major bullfighters have triumphed here. Sebastian Castella has saved a bull here last year, an extremely rare event, to which he symbolically cut the two ears and the tail. Since then, he is the hero of an entire people, an idol here in Mexico. Luckily, he is fighting this november sunday afternoon.
First impression when entering the “arena”: it's huge, really huge. Unfortunately, during this four-day long weekend for Mexicans, many Chilangos have left the capital and the ring is filled only two-thirds. It's still impressive.


Life is pretty cheap here, so I could pay for a place in the front rows.
First observation: there must be someone famous sitting behind me, because everyone is looking in that direction. I turn around ... well no, I do not see ... no famous person I know.
I start the conversation with my neighbor who tells me that I should not pay for my beer every time I order one, but I need to keep large paper cups empty and pay at the end depending on what I drank. I am, by the way, thinking that this couldn't work in France ...

- Do you know why everyone is looking behind us ?
- Yeah, there's Matt Damon sat three rows behind !
- Who ?
- Matt Damon !
- Do not know ... who is he ?
- An American actor ... very famous ...
- Ah ... I don't know him ...
- Yeah, look, this is the guy with the black cap, he is sitting next to an actor of the program called "Prison Break".
- Aahh ...
I did not ask anything more ...
16.30, the bullfight starts on time this time. The bulls, though smaller than in Europe, are well presented. Unfortunately, with the exception of one, they are weak, falling several times and are quickly exhausted. The three bullfighters are doing their best to present a quality show to an audience of experts of bullfighing.
My mexican neighbors are drinking beers, make me taste some local specialties, until the death of the sixth and last bull. Good surprise: as this sometimes happens in Mexico and because spectators are unhappy with the quality of bulls, the organizer decides "to gift" two more bulls. Hope is back, we order new beers ... but the end of the bullfight is not better.

The evening was still good, but I'm getting a little drunk ... bad news, because tomorrow I get up very early to return to the mountains ...

Please find here a selection of pictures from the states of Tlaxcala and Morelos, and there those from Mexico city and around.